PHILIBERT Louis, Auguste

Par Gilles Morin

Né le 12 juillet 1912 à Pertuis (Vaucluse), mort le 21 juin 2000 au Puy-Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône) ; conducteur principal de chantier TPE de l’État, en retraite en 1978 ; militant et élu socialiste du Puy-Sainte-Réparade ; maire en 1953-2000 ; conseiller général de Peyrolles (1955-1998) ; président du conseil général (1967-1989) ; conseiller régional de la région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur ; sénateur des Bouches-du-Rhône (1989-1998  ; député (1962-1986).

Provençal d’origine, fils d’un chef-cantonnier, à l’issue de l’école primaire, après avoir obtenu son certificat d’études, Louis Philibert commença à travailler à l’âge de douze ans, de 1924 à 1930, comme ouvrier agricole. Entré dans l’administration des Ponts et Chaussées, il gravit lentement l’échelle sociale, d’ouvrier auxiliaire conducteur de cylindres de chauffeur, de 1930 à 1945, pour être ensuite agents des travaux des Ponts et chaussées, conducteur des TPE, pour finir comme conducteur principal des travaux publics de l’État.

Comme beaucoup d’homme de sa génération, sa jeunesse fut marquée par les obligations militaires. Louis Philibert effectua son service militaire du 25 octobre 1933 au 27 octobre 1934. Il fut mobilisé ensuite du 24 août 1939 au 27 octobre 1940, puis participa à la Résistance. Il a été chef des corps francs de l’ORA, homologué du 1er janvier 1942 au 1er octobre 1944. Membre de l’Armée secrète, il fut nommé sous-lieutenant FFI.

Louis Philibert axa tout d’abord son action militante dans le domaine syndical, à la CGT. Délégué de la 12e région du syndicat CGT des Ponts et Chaussées, il a été secrétaire départemental du syndicat CGT agents de travaux et conducteurs des chantiers des Ponts et Chaussées. Socialiste depuis l’âge de dix-huit ans (il adhéra en 1930), il conquit son premier mandat, celui de conseiller municipal du Puy-Sainte-Réparade en 1947. Six ans plus tard, il fut élu maire de cette commune située dans la plaine de la Durance, et le demeura jusqu’à son décès. En 1955, il gagna le siège de conseiller général de Peyrolles. Constamment réélu dans ce canton durant quarante années, il devint l’un des piliers du système Defferre, le maire de Marseille, partageant la responsabilité du département et de la fédération socialiste avec ce dernier. Philibert devait en effet présider le Conseil général, du 4 octobre 1967 à décembre 1989, puis demeura en 1989-1991, vice-président du Conseil général. À ce titre, il eut la responsabilité de mettre en place dans son département la décentralisation qu’avait instauré Gaston Defferre, ministre d’État.

Louis Philibert assura son pouvoir local le 25 novembre 1962 en gagnant le siège de député de la 9e circonscription des Bouches-du-Rhône (Aix-en-Provence). Il le conserva près d’un quart de siècle, jusqu’en 1986. Trois ans plus tard, à soixante-dix-sept ans, il revenait au premier plan de la vie politique départementale en étant élu sénateur des Bouches-du-Rhône et réussit à mener son mandat à terme (1998). Il est vrai que son activité parlementaire s’était toujours fait remarquer par sa faible participation aux travaux publics.

Conseiller régional à partir de 1973, désigné comme parlementaire, il fut par ailleurs vice-président du Conseil régional de PACA, élu le 1er janvier 1974.

Dans les débats internes du parti, il défendit aussi les positions de la majorité de sa fédération incarnée par Gaston Defferre. Il fut par exemple signataire de la motion Defferre “Pour le nouveau parti démocrate socialiste”, pour le congrès national extraordinaire de décembre 1968, puis signataire de la motion R (Nord-Bouches-du-Rhône) pour le congrès d’Épinay en 1971 ou de la motion Mitterrand pour le congrès de Grenoble en 1973.
Louis Philibert, qui était toujours proche de ses électeurs, il s’adressait souvent à eux en provençal, maniait l’humour, cultivait l’image du « cantonnier » et de chasseur passionné, multipliait par ailleurs les responsabilités, jouant un rôle central dans de nombreux organismes régionaux. Il appartint au Comité de bassin Rhône-Méditerranée-Corse en octobre 1967, présida la société du Canal de Provence de décembre 1968 à décembre 1970, puis de juin 1976 à juin 1991, date à laquelle il fut nommé vice-président. Il était encore président de la société provençale d’équipement à partir de mai 1970, président de la Société marseillaise d’habitation de 1972 à 1978, président de la société Mistral à partir de 1974, président du conseil d’administration de l’hôpital psychiatrique Valvert de Marseille. Il fut enfin fait président d’honneur de l’Union des maires des Bouches-du-Rhône et de nombreuses sociétés sportives, culturelles et sociales du département.

En 1986, il fut présenté en queue de liste pour les élections législatives, devant contribuer ainsi au résultat de ses camarades.

Il décéda le 21 juin 2000 à Aix-en-Provence, d’une crise cardiaque.

Titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 (le 29 mars 1945), médaillé de la Résistance (JO du 17 mai 1946), il a été fait Chevalier de la Légion d’honneur au titre de la Résistance (JO du 1er janvier 1953).

Il avait épousé Lucienne Mariaud, avec laquelle il eut deux enfants.

Est-ce le franc-maçon, responsable de la résistance dans le secteur Durance, cité par A. Combes (André Combes, La Franc-Maçonnerie sous l’Occupation, Paris, éditions du Rocher, 2001, p. 285) ?

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article163363, notice PHILIBERT Louis, Auguste par Gilles Morin, version mise en ligne le 29 août 2014, dernière modification le 29 août 2014.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/307, 433, 703 ; F/1cIV/157 ; 19830172/69. — Arch. Assemblée nationale, dossier biographique. — Arch. FJJ/6EF73/2. — Encyclopédie périodique, Communes et maires de France, société générale de presse, 1987. — Bulletin intérieur de la SFIO, décembre 1968. — FNESER, Maires socialistes et républicaines, municipales, mars 1989. — Le Poing et la Rose, n° 15, mai 1973. — Le Monde, 27 juin 2000. — Thierry Pfister, Les socialistes, Albin Michel, 1975.

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