Par Michel Cordillot
Membre de la Section française de Londres de l’AIT, Isard décida d’émigrer aux États-Unis en 1867 en compagnie de Victor Drury (voir ce nom). Il fut alors chargé par le Conseil général — suivant la recommandation d’Eugène Dupont (voir ce nom) — d’essayer de nouer des contacts en vue d’implanter l’Internationale parmi les Français de New York.
Fin septembre, peu après son arrivée à New York, Isard envoya au Conseil général une lettre dans laquelle il disait avoir rencontré de nombreuses personnalités influentes, mais que celles-ci, à l’exception du syndicaliste William J. Jessup, ne prenaient pas l’Internationale au sérieux. Il put toutefois assister, toujours en compagnie de Drury, à une assemblée des délégués de l’État de New York de la National Labor Union, et il y fut bien accueilli. Il demandait par la même lettre que lui soit envoyé un mandat écrit donnant à lui-même et à Drury tout pouvoir d’agir au nom de l’Association outre-Atlantique. Toutefois lors de la réunion du conseil général du 29 octobre il fut décidé de surseoir à l’envoi d’un tel mandat : s’étant renseigné entre-temps, Marx avait appris que Drury avait appartenu à diverses sociétés secrètes (notamment les Philadelpes) dont il se méfiait.
Suite à cet échange, Isard ne donna plus signe de vie.
Par Michel Cordillot
SOURCE : The General Council of the First International. Minutes, 1866-68, Moscou, Progress publ., 1964, p. 147, 165, 168.