BERGFELD Simon

Par Rémi Skoutelsky

Né le 2 mars 1906 à Sarmas (Roumanie), mort le 1er janvier 1992 ; volontaire en Espagne républicaine ; résistant.

Fils d’un boulanger, Simon Bergfeld poursuivit des études jusqu’au cours complémentaire puis, à l’âge de 14 ans, entra en apprentissage dans la bijouterie. Persécuté dans son pays, il pensait s’installer en Palestine, mais on ne lui délivra de passeport que pour la France.
Arrivé à Paris en 1924, il rompit avec la religion et le sionisme, se fit naturaliser français en 1928, et accomplit son service militaire l’année suivante, dans les Chasseurs alpins. Adhérant du Parti communiste et de la CGTU depuis 1925, il exerça à plusieurs reprises des responsabilités de secrétaire ou de trésorier de cellule. En raison de la crise économique, il occupa des places de garçon de café ou de restaurant pendant plusieurs années à l’issue de son service. Ce n’est qu’en 1935 qu’il put s’installer comme artisan bijoutier-joailler.
À la suite d’un appel fait dans une conférence de rayon du Parti communiste, Simon Bergfeld se porta volontaire en Espagne républicaine où il arriva, par train spécial, le 28 novembre 1936. D’abord sergent chef du groupe des téléphonistes du bataillon « Henri-Barbusse » de la 14e Brigade internationale, il fut ensuite versé, avec le grade de lieutenant, dans le bataillon « Rakosi » de la 13e BI Dombrowski. Ayant reçu des éclats d’obus dans la jambe gauche, il fut rapatrié en juin 1938.
Soigné pendant un mois à l’hôpital Rotschild, il continua pendant longtemps à suivre un traitement, plusieurs fois par semaine. Bien que réformé lors de sa période de 21 jours, il fut mobilisé en 1940 et versé dans l’artillerie, à Poitiers. Fait prisonnier, il réussit à s’évader en août, alors qu’il était encore sur le territoire français. Revenu à Paris, entré en résistance avec sa femme, il quitta précipitamment la capitale en octobre 1941 ou septembre 1942 (contradiction entre diverses sources), Robert Ligneul* s’étant fait arrêter en sortant de chez lui, rue Lafayette. Il rejoignit en 1943 le maquis de la Creuse, où il prit la direction du 1er bataillon FTP de la Courtine. Il était à la Libération commandant du sous-secteur de Bourganeuf à Guéret et Aubusson. Sa mère, deux sœurs et un frère périrent en déportation.
Commandant de l’École des officiers au château des Rocherolles, Simon Bergfeld quitta l’armée en décembre 1944 pour devenir administrateur du Comité d’action et de défense des Immigrés (CADI). Il fut longtemps, par la suite, l’un des responsables du PC dans le Parisis.
Père de quatre enfants, il habitait en 1978 La Frette-sur-Seine (Val-d’Oise) et appartenait à la direction de l’AVER. Il témoigna dans l’Humanité en 1980, se félicitant de la vie qu’il avait choisie.
S. Bergfeld mourut le 1er janvier 1992.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16346, notice BERGFELD Simon par Rémi Skoutelsky, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 12 août 2013.

Par Rémi Skoutelsky

SOURCES : Arch. RGASPI, Moscou, 545/6 ; RGASPI 545.6.44. — Arch. AVER. — Arch. Paloma Fernandez — L’Humanité, 31 octobre 1980, « Le Meilleur chemin », par Simon Bergfeld ; 6 janvier 1992 (nécrologie).

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