RAHUEL Eugène

Par Alain Prigent, François Prigent

Né en 1914, décédé le 18 octobre 1959 à Etables-sur-Mer (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) ; docteur ; militant de l’ACJF (1934) ; conseiller général MRP des Côtes-du-Nord (1949-1958) ; adjoint au maire de Saint-Brieuc (1947-1959) ; responsable de L’Action Travailliste.

Issue d’une famille catholique proche de la famille Vallée, Eugène Rahuel milita au sein de l’ACJF (Association catholique de la jeunesse française) rédigeant en août 1934 un article dans l’organe du comité diocésain des Côtes-du-Nord de l’ACJF sur les problèmes du mariage. Il fit ses études supérieures à la Faculté Catholique de Lille (1934-1940) dans les traces de l’Abbé Armand Vallée, son cousin germain, qui devint le responsable du secrétariat social du diocèse de Saint-Brieuc.
Prisonnier de guerre, il fut nommé maire à la Libération à Murat-sur-Vèbre dans le Tarn. Docteur en médecine, diplômé de la médecine du travail, il exerçait à son retour en Bretagne au 50, rue de Rennes (actuellement rue du Docteur Rahuel), se tournant vers les populations les plus démunies de la ville de Saint-Brieuc.
Démocrate-chrétien, il conduisit la liste MRP aux municipales d’octobre 1947 à Saint-Brieuc, secondé par Paul Héger et Victor Rault, responsables CFTC dans les années 1930. Il fut élu conseiller général en octobre 1951 au second tour sur l’étiquette MRP obtenant 5 719 voix face à Edouard Prigent (PCF) (4427 voix), et Kerautret (RPF) (3 129 voix). Au premier tour, Yves Le Saux (SFIO, militant FO) obtint 1661 voix sur 12 253 suffrages exprimés soit 13,6 %,. Max Le Bail, conseiller sortant ne se représentait pas.
Il conduisit, en 1953, au titre de cette formation, une liste qui sortit victorieuse des élections municipales, mais il déclina finalement le fauteuil de maire, au profit de Victor Rault (député en 1958) dont il devint un des adjoints. A la suite de désaccords avec le mouvement, il rejoignit L’Action Travailliste, rattachée à la Jeune République (JR), qui présenta une liste favorable au mendésisme aux législatives du 2 janvier 1956 (5.8 % des voix). La rupture sera définitivement consommé en 1959 lorsqu’il conduisit la liste aux élections municipales à Saint-Brieuc le 8 mars 1959 secondé par Roger Huon qui l’avait remplacé aux cantonales de 1958, dans une élection où Antoine Mazier l’emporta sur Marie-Madeleine contre Dienesch, liste sur laquelle figurait plusieurs militants CFTC comme Joseph Riot. Lors du second tour il fut co-tête de la liste d’union de la gauche au 2e tour le 15 mars 1959 avec Antoine Mazier (PSU) et Edouard Prigent. Cette liste d’Union des gauches fut devancée (13 sièges) par la liste d’union du centre et de la droite (18 sièges).
Réélu au conseil municipal, il participa aux premières démarches menés par le PCF, le PSU et L’Action Travailliste pour invalider l’élection de Raoul Poupard, suite au mandement de l’évêque de Saint-Brieuc en chaire le jour du second tour. Quelques semaines plus tard, il disparut tragiquement lors d’une partie de pêche à pied à Etables-sur-Mer le 18 octobre 1959. Sa femme fut la suppléante de Roger Huon aux législatives en 1962. Une rue de Saint-Brieuc porte son nom. Marié à Hélène, le couple eut quatre enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article163493, notice RAHUEL Eugène par Alain Prigent, François Prigent, version mise en ligne le 2 septembre 2014, dernière modification le 4 septembre 2014.

Par Alain Prigent, François Prigent

SOURCES : Arch. dép. Côtes d’Armor 20W93 (Elections municipales de 1947). —Arch. dép. Côtes d’Armor 158J (fonds CFTC-CFDT). — Nécrologie in L’Action Travailliste, JP 131, N°28, octobre 1959. —Christian Bougeard, Les forces politiques en Bretagne. Notables, élus et militants (1914-1946), Presses Universitaires de Rennes, 2011. —François Prigent, Les réseaux socialistes en Bretagne des années 1930 aux années 1980, thèse de doctorat, Université de Rennes 2, 2011. —Témoignage de sa fille Thérèse, Le Télégramme, octobre 2009.

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