JUNIER Rosalie, épouse COLOMBAT [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Née à Saint-Étienne (Loire), fille de Jean Junier (voir ce nom), Rosalie Junier devint une ouvrière experte dans l’art de préparer les fils de soie pour le métier à tisser.

En 1854, elle quitta la France en compagnie de son père pour rejoindre la communauté icarienne de Nauvoo (Illinois). En 1856, tous deux partirent pour Saint-Louis (Missouri) à la suite de Cabet. Dans cette ville, Rosalie Junier trouva à se placer en qualité de bonne et de cuisinière. À défaut de s’enrichir, elle acquit une solide réputation de cordon-bleu.

Lorsque son père s’installa à New York à la fin des années 1850, elle trouva elle aussi à s’embaucher dans un atelier de tissage. Ce fut là qu’elle fit la connaissance d’Alfred Colombat, né à Grenoble en 1840, spécialiste du métier Jacquard, qui était venu travailler en Amérique. Après avoir servi durant six mois dans l’armée de l’Union, ce dernier fut démobilisé et les deux jeunes gens purent se marier. Ils partirent ensuite s’installer à San Francisco (Californie), où après avoir travaillé durant quelque temps comme maçon et blanchisseuse, ils réussirent à lancer en 1874 une petite fabrique de tissage qui connut rapidement un beau succès.

A la mort de son mari en 1880, Rosalie Junier-Colombat assuma avec succès la direction de l’entreprise, devenant ainsi la première femme chef d’industrie en Californie.

Après le tremblement de terre et l’incendie de 1906, la Maison Colombat fut transférée au 230 de la rue Geary ; elle ne devait fermer définitivement ses portes qu’en 1934.

Rosalie Junier-Colombat décéda en 1908.