PROST Pierre, Lucien

Par André Jeannet

Né le 2 mars 1914 à Cronat (Saône-et-Loire), mort le 9 décembre 1989 à Cronat, ouvrier chez Puzenat, machines agricoles à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), secrétaire à la propagande de la CGT, en 1937, diffuseur de La Vie Ouvrière, conseiller général de l’Yonne.

Fils de Benoît Prost, facteur, et de Marie Compeau, sans profession, Pierre Prost entra au Parti communiste le 12 février 1934, son parrain était Titus Bartoli, instituteur à Digoin (Saône-et-Loire). Militant cégétiste, il fut licencié le 21 juin 1938, en bute aux provocations de son patron, Émile Puzenat, un activiste d’extrême droite.

Mobilisé en 1939, il figurait sur une liste de suspects partisans du pacte germano-soviétique. Il fut fait prisonnier par les Allemands à Lille, le 28 mai 1940. Il s’évada et fut de retour à Cronat, le 25 juillet. Il renoua des relations avec d’anciens camarades sûrs pour reconstituer une cellule locale clandestine. Il rencontra Jean Damichel, instituteur chalonnais qui, pour son appartenance au PC, avait été déplacé à Cressy-sur-Somme (Saône-et-Loire).

Lucien Prost se réfugia en zone libre lorsque, le 17 septembre 1942, les gendarmes français arrêtèrent Jean Dauvergne, un communiste de Cronat. Réfugié à Marseille, il voulut passer en Afrique du Nord, mais l’arrivée des Allemands, le 12 novembre fit avorter son projet. Il revint alors à Cronat. C’est alors qu’il put renouer avec le Parti communiste clandestin par James.

D’abord imparfaitement clandestin, il entra dans l’illégalité, en 1944. Il était activement recherché ce qui amena le parti à le muter. En juin 1944, il fut responsable du Front national de la région de Tonnerre (Yonne), jusqu’à la Libération.

Il fut de ceux qui créèrent le maquis FTP Lucien Sampaix, dans la forêt de Maringes, à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire). Il devint le « M » du triangle en 1942, puis après le départ de Marcel Barbot dans l’Yonne, le « M » et le « P ». En août 1943, il fut responsable du FN pour la zone nord du département de Saône-et-Loire, jusqu’à la fin de mai 1944 et, pour échapper aux recherches de la police allemande, il fut nommé dans l’Yonne. Il fut membre de l’Etat-major FTPF de zone nord de Saône-et-Loire, du 15 octobre 1943 au 31 mai 1944, chargé d’organiser des groupes de combattants dans la région de Givry (Saône-et-Loire), sous les ordres de l’interrégional Marcel Barbot (Julien).

À la Libération, il devint secrétaire fédéral du PCF et conseiller général de l’Yonne.

Il avait la Médaille de la Résistance, croix de guerre avec palme (39-45).

Il s’était marié le 21 novembre 1936 à Cronat avec Jeanne Garles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article163659, notice PROST Pierre, Lucien par André Jeannet, version mise en ligne le 16 septembre 2014, dernière modification le 15 janvier 2016.

Par André Jeannet

SOURCES : André Jeannet, Mémorial de la Résistance en Saône-et-Loire, JPM, 2005. — Collectif du Collège Ferdinand-Sarrien de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), 1940-1944 dans les cantons de Bourbon-Lancy, Chevagnes, Dompierre-sur-Besbre, Issy-l’Évêque, Bourbon-Lancy, 1994.- Correspondance et entretien avec Lucien Prost. — État civil.

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