POMPIER Jean, Auguste, Aubin. Capitaine Luc pendant la Résistance.

Né le 20 juin 1910 à Pandrignes (Corrèze), mort le 26 mai 1962 à Périgueux (Dordogne) ; employé puis inspecteur des PTT ; militant communiste ; syndicaliste CGTU puis CGT des PTT ; capitaine FTP ; militant de Dordogne.

Jean Pompier perdit en 1916 son père, agriculteur, maire de Pandrignes, dans les combats de la Première Guerre mondiale et fut pupille de la Nation. Écolier à Pandrigues puis à Neuvic (Dordogne), il devint télégraphiste puis ayant été reçu au concours des Postes, fut surnuméraire des PTT à Paris-Bourses en février 1929. Il fit son service militaire comme 2e classe télégraphiste morsiste au Centre militaire de la Marine à Paris.

Adhérent de la CGTU, Jean Pompier milita au Mouvement Amsterdam-Pleyel et participa aux mobilisations de février 1934 et au Front populaire. Il adhéra au Parti communiste en 1935.
Le 16 juin 1939, il revint à Tulle pour raison familiale. Mobilisé le 17 septembre 1939, il réapparut dans cette ville le 13 juillet 1940 et reprit son travail à la poste. Militant communiste clandestin perquisitionné en septembre 1941 et résistant, il fit du recrutement dans le cadre du NAP (noyautage des Administrations publiques) et participa au Comité départemental d’action paysanne pour lutta contre les réquisition organisées par Vichy. Il adhéra le 1er mai 1942 au Front national. Après le 11 novembre 1942, date de l’occupation par les troupes allemande de la zone sud. André Vialle, contrôleur principal des contributions indirectes à Egletons, le chargea de liaison avec les groupes de maquisards FTP. Il rechercha des terrains pour les parachutages et format des équipe de réception.
Il s’était marié le 12 décembre 1942 avec Janine qui fut par la suite une militante active de l’Union des femmes française. Le couple eut un fils Jacques né en 1943.

Cependant, en octobre 1943, il quitta son emploi aux PTT pour combattre dans le cadre des FTP de la Dordogne, sous les ordres du capitaine Thomas jusqu’au mois d’août 1944 où il souscrivit un engagement. Sa maison familiale fut brûlée par les Allemands le 4 juillet 1944 provoquant un grave problème pour sa famille. Sous le nom de capitaine Luc, il fut à la tête d’un bataillon lors de la Libération de Tulle (Corrèze) le 7 juin. Cette opération de libération fut malheureusement suivie, le 9 juin 1944, par le passage d’’un régiment allemand et le massacre nazi de Tulle, la pendaison publique de 99 otages. Jean Pompier fut aussi dans les combats pour la libération d’Égleton. Il fut mêlé à un épisode très discuté, l’attaque du train de Neuvic-sur-l’Isle. Roger Rannoux écrit : "Je conserve précieusement un document de lui [...] Il s’agit d’un carnet sur lequel, il avait méticuleusement tenu toute la comptabilité d’une petite partie des milliards prélevés par les FFI lors de l’action du train de Neuvic-sur-l’Isle. Tout y est soigneusement consigné, des versements aux organisations locales, jusqu’aux directions nationales. "

En septembre 1944, il fut nommé chef du 1er bureau de la Région R5 à Limoges, attaché au préfet de Haute-Vienne, Jean Chaintron de juin 1945 à novembre 1946. Jean Pompier obtint la Croix de guerre, fut fait chevalier de la Légion d’honneur le 5 août 1946 par le ministre de la guerre, Edmond Michelet.

Jean Pompier suivit Jean Chaintron devenu directeur de cabinet de Maurice Thorez, ministre de la fonction publique. Il travailla comme chargé de mission au statut des fonctionnaires. Après l’éviction des ministres communistes, il retourna à Périgueux, au bureau gare, puis à la recette principale comme inspecteur de Périgueux. Élu conseiller de Périgueux le 3 mai 1953, il fut localement l’animateur de la grève d’août 1953. Il siégea au comité fédéral communiste de Dordogne en 1953 puis au bureau fédéral en 1954, présenté alors comme membre du secrétariat de l’UD-CGT. En juin 1959, les listes envoyées à la commission des cadres précisent "son état de santé très déficient. Direction fédérale est pour le maintenir".

Secrétaire départemental du syndicat des PTT, Jean Pompier était aussi un dirigeant important et influent de la direction nationale. Sa mort prématurée accompagnée d’obsèques importantes à Pandignes, contribuèrent au souvenir fort qu’il laissa en Dordogne et dans le syndicalisme des PTT. À l’occasion du cinquantenaire de son décès, l’Institut d’histoire sociale CGT-Fapt publia une brochure sur son itinéraire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article163775, notice POMPIER Jean, Auguste, Aubin. Capitaine Luc pendant la Résistance., version mise en ligne le 9 septembre 2014, dernière modification le 26 août 2015.

SOURCES : Arch. IHS CGT-Fasp. — Maquis de Corrèze, Editions sociales, 1975. — Bernard Bouche, Jacques Pompier, Madeleine Quéré Gatinel, Jean Pompier. Un homme engagé, IHS CGT, 2012.

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