BERNADAT Léon, Marcel

Par Claude Pennetier

Né le 18 novembre 1898 à La Guerche (Cher), mort le 27 mars 1990 à Varennes-Vauzelles (Nièvre) ; ouvrier chaudronnier ;résistant ;déporté ; secrétaire de l’Union départementale CGT de la Nièvre.

Fils d’un journalier et d’une ménagère, Léon Bernadat, fit ses études primaires à l’école de La Guerche, petite ville marquée par le mouvement ouvrier. Titulaire du CEP, semble-t-il, d’un brevet d’horticulture, il interrompit ses études d’horticulture dans le Cher (école de Laumoy) puis dans un château de Brétigny-sur-Orge, pour se rendre au front à l’âge de dix-sept ans ; il y fut blessé en septembre 1918. Il travailla dans une usine de produits Pyroligneux à La Guerche et devint, en 1922, ouvrier chaudronnier (perceur) aux ateliers de Vauzelles (Varennes-les-Nevers, Nièvre). Il se maria la même année avec Clémentine Garaut dont il écrira en 1937 : « Ma conjointe, sans profession, n’appartient pas à notre Parti et m’a créé des difficultés dans ma tâche de militant jusqu’à l’avènement du gouvernement de front populaire, elle craignait autrefois la répression, ce qui a moins de raison d’être maintenant, cependant elle manque encore de compréhension politique malgré mes efforts constants dans mon rôle d’éducation. » Il divorça en septembre 1947.

Dès les années vingt, Léon Bernadat commença son activité syndicale aux ateliers de Vauzelles, à la Bourse du Travail CGTU de Nevers, puis à l’Union départementale CGT après la réunification : il fut rapporteur de la commission de contrôle au congrès de 1937. Il aurait été permanent.

Militant communiste de la cellule de Vauzelles, depuis 1925, présenté par Jules Legrain, il fut candidat aux élections municipales de Nevers de mai 1925 sur la liste BOP et membre du comité départemental de coordination socialiste et communiste en 1938. Il pourra écrire en décembre 1937 : « Je suis resté sur la brèche pendant les heures difficiles, j’ai contribué pour une large part à recruter les 130 communistes de Vauzelles et à faire de nos cellules un bastion de notre Parti dans la Nièvre. »

En septembre 1940, il participa, avec Louis Fouchère et René Chatout, à l’organisation du premier réseau clandestin dans la région de Nevers. Arrêté le 7 novembre 1940, il fut détenu successivement à la prison de Cosne-sur-Loire, aux camps de Rouillé et de Voves, avant d’être déporté en Allemagne, au camp de Neuengamme le 21 mai 1944.

Il reprit son activité militante dès que sa santé fut rétablie et devint secrétaire de l’Union départementale CGT de la Nièvre de 1947 à 1958. Il était également membre du bureau fédéral du Parti communiste et conseiller municipal de Nevers.

Léon Bernadat et sa compagne, Renée, arrivèrent dans la commune de Châtillon (Allier) en 1957 pour leur retraite. Membre de la cellule locale Pierre Villon, vétéran du PCF, Léon Bernadat était membre de l’Association nationale des anciens combattants de la résistance (ANACR) et président d’honneur du club du troisième âge de Châtillon. Il vécut jusqu’à sa mort à l’âge de quatre-vingt-douze ans dans la commune bourbonnaise qui l’avait accueilli pour sa retraite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16379, notice BERNADAT Léon, Marcel par Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 26 avril 2017.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 2739, autobiographie, Nevers, 23 décembre 1937. — Le Prolétaire. — L’Émancipateur. — Bourbonnais-hebdo, n° 584, 11-17 avril 1990. — Enquête orale. — Notice DBMOF par Éliane Laurent. — Notes de Marie-Louise Goergen, Julian Mischi et Jean-Pierre Besse. — État civil.

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