PINAULT Thérèse, née MORALES GARCIA Maria Teresa, connue, avant son mariage, comme Thérèse GARCIA

Par Michel Pinault

Née le 27 juillet 1929 à La Felguera (Asturies, Espagne) ; militante de l’Union des Femmes Françaises, secrétaire départementale de la Seine-et-Oise et membre du conseil national ; membre du PCF.

Article de Lisette Falk et photo parus dans <em>La Renaissance</em>, hebdomadaire de la fédération de Seine-et-Oise du PCF, au début de 1954.
Article de Lisette Falk et photo parus dans La Renaissance, hebdomadaire de la fédération de Seine-et-Oise du PCF, au début de 1954.

Thérèse Pinault a été élevée en France par ses oncle et tante, Aquilino Garcia (né à Langreo, Asturies, en 1888, mort à Argenteuil, en 1955) et Aurora Fueyo (née à Langreo, Asturies, en 1887, décédée à Bezons, en 1964), domiciliés à Bezons, 8 avenue du Bel-Air, ancienne Seine-et-Oise. Elle, tenant une épicerie pour une clientèle d’origine espagnole, lui, ajusteur chez Otis-Pifre (Bezons), membre du parti communiste espagnol. Leur maison qui était un rendez-vous de l’immigration espagnole dans la banlieue d’Argenteuil-Bezons, a servi de refuge et de lieu de transit à de nombreux réfugiés espagnols pendant la guerre civile et à des exilés après la fin de celle-ci. Thérèse Pinault elle-même, âgée de 8-9 ans, a servi d’interprète pour les jeunes réfugiés espagnols, séparés de leurs parents, que la mairie de Bezons envoyait se reposer à la colonie de vacances de La Luzière, dans le Loiret.

Formée, après le cours complémentaire, aux Cours Pigier, elle obtint un diplôme de secrétaire sténo-dactylographe. Mariée, le 7 octobre 1950, avec Georges Pinault (1927-1995), titulaire du brevet supérieur, ajusteur à la Thomson (Asnières puis Sartrouville), et divorcée, en 1983. Ils eurent trois enfants, professeurs et médecin.

Adhérente de l’UJRF à Bezons (ancienne Seine-et-Oise), en 1949, elle y rencontra son futur mari. Puis elle milita à l’UFF et devint responsable de la diffusion du journal Heures Claires dans le département. Ils adhèrent aussi au Parti communiste français. Lui devint secrétaire de section à Argenteuil (Seine-et-Oise), jusqu’à l’affaire Marty (1952 ou 1953) où il fut démis de ses responsabilités pour avoir demandé aux dirigeants présents et singulièrement Jacques Kahn, secrétaire particulier de Marty, d’expliquer pourquoi ils n’avaient rien dit s’il y avait tant de reproches à faire à l’accusé.

Pressentie, en 1951, pour travailler au secrétariat administratif de la fédération du parti communiste de Seine-et-Oise aux côtés de Maria Zapico, le secrétaire fédéral, Michel Vandel, renonça à la recruter parce qu’elle était enceinte. Il l’orienta vers l’UFF et, quittant un emploi bien rémunéré aux magasins du Printemps (où elle était restée près de 4 années) pour un statut de permanente avec un salaire versé de manière aléatoire, elle remplaça Jeannette Vanderschooten dans les fonctions de secrétaire départementale de l’UFF. Elle fut épaulée par Madeleine Thiessé, trésorière. À partir de février 1952, le couple fut logé à la Maison de la Jeune fille, d’Argenteuil, rue de Diane, et, pendant un an et demi elle fut salariée par la mairie comme responsable du local. L’époque était difficile, son mari connut des périodes de chômage en raison de son engagement syndical, le couple avait des revenus faibles et trois enfants à élever. L’amitié et la solidarité entre femmes militantes comptaient beaucoup, celles de Lisette Falk ou de Maria Zapico - devenue Galateaud, par exemple. Elle siégea au conseil national de l’UFF comme déléguée de la Seine-et-Oise. Après environ trois ans, elle devient salariée au service des abonnements et de la diffusion d’Heures Claires, rue d’Astorg (Paris IXe) où Madeleine Thiessé l’avait précédée. Les services étaient sous la responsabilité de Denise Queva et Claire Brard. Elle fut particulièrement chargée du suivi de la diffusion en région parisienne et en province et du recouvrement des dettes. Elle continua de diriger le comité départemental de Seine-et-Oise dont les réunions se tenaient le plus souvent dans les locaux de la rue de Richelieu, placés sous l’autorité de Geneviève Rodriguez, dite « Bidulette ». En juillet 1955, elle fut déléguée au Congrès mondial des mères, organisé par la Fédération démocratique internationale des femmes, à Lausanne. En mai 1961, elle participa, comme interprète, à un voyage en Espagne, avec Denise Breton, rédactrice en chef d’Heures Claires, et trois avocates, pour contacter des militantes et visiter (sans doute à Carabanchel) des détenues politiques emprisonnées à Madrid.

En septembre 1962, elle quitta son poste à Heures Claires et, dans le même temps, les instances dirigeantes de l’UFF, pour un emploi de secrétaire administrative au comité d’entreprise de l’établissement Dassault d’Argenteuil où Madeleine Thiessé est déjà embauchée. Elle y resta jusqu’à sa retraite. Elle continua d’assurer la diffusion de Heures Claires dans la région Argenteuil-Bezons. Membre du PCF, membre du comité de la section de Dassault, elle vécut, à partir de 1982, avec l’ancien secrétaire du syndicat CGT de Dassault-Argenteuil, Roland Pierre (né à Suresnes, en 1921). Tous les deux sont toujours membres du PCF, à Bezons.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article163816, notice PINAULT Thérèse, née MORALES GARCIA Maria Teresa, connue, avant son mariage, comme Thérèse GARCIA par Michel Pinault, version mise en ligne le 10 septembre 2014, dernière modification le 11 septembre 2014.

Par Michel Pinault

Article de Lisette Falk et photo parus dans <em>La Renaissance</em>, hebdomadaire de la fédération de Seine-et-Oise du PCF, au début de 1954.
Article de Lisette Falk et photo parus dans La Renaissance, hebdomadaire de la fédération de Seine-et-Oise du PCF, au début de 1954.
Thérèse Pinault porte la gerbe du comité départemental de Seine-et-Oise de l'UFF, aux obsèques d'Irène Joliot-Curie, décédée le 17 mars 1956, <em>Heures Claires</em>, n° 130, mai 1956, p. 15.
Thérèse Pinault porte la gerbe du comité départemental de Seine-et-Oise de l’UFF, aux obsèques d’Irène Joliot-Curie, décédée le 17 mars 1956, Heures Claires, n° 130, mai 1956, p. 15.
Thérèse Pinault en compagnie de Denise Breton, dans les rues de Madrid, en 1961.
Thérèse Pinault en compagnie de Denise Breton, dans les rues de Madrid, en 1961.

SOURCE : unique : souvenirs de Thérèse Pinault, recueillis en 2014.

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