VILLOING Maurice, Robert [Pseudonyme dans la résistance : Robert le Parisien]

Par Jean-Pierre Besse, Eric Panthou

Né le 3 mai 1920 à Paris (XIVe arr.), mort au combat le 2 septembre 1943 à Ceyssat (Puy-de-Dôme) ; monteur ajusteur ; résistant, membre du groupe Les Ardents.

Fils naturel d’Aimée Geslot, couturière, et de Maurice Isidore Villoing, Maurice Villoing, était monteur ajusteur domicilié 42 boulevard de Bezons à Sartrouville (Yvelines).
Il avait été mobilisé en 1939 et fait prisonnier de guerre envoyé en Allemagne. Revenu en permission, il n’avait pas rejoint l’Allemagne par suite des mauvais traitements reçus là-bas.
Réfractaire au STO, il rejoignit le groupe de de résistance Les Ardents à partir du 25 mai 1943. Il était connu là-bas sous le nom de Robert. Le Corps franc des Ardents avait constitué en février 1943 un maquis dans les bois du col de Ceyssat aux bacs de Montmeyre sur la commune de Ceyssat. Le groupe acheta une coupe de bois pour masquer sa véritable activité. Une cabane avec cuisine et dortoir pouvant loger quarante hommes fut bâtie au milieu des bois. Ce maquis reçut de nombreux réfractaires, c’est sans doute le cas de Maurice Villoing.

Le 2 septembre 1943, un camion et une voiture de la police allemande débarquèrent sur le site. Les Allemands avaient découvert la véritable activité des "bûcherons". Les maquisards n’eurent pas le temps de se sauver. Trois maquisards furent tués dont Maurice Villoing. Selon un rapport diffusé en septembre 1943 sur les circonstance de ce drame et avec pour but d’attirer la vigilance des maquis sur la nécessité d’organiser une garde efficace, Maurice Villoing aurait été tué dans les circonstances suivantes. Après l’attaque allemande, il fut blessé et interrogé par les Allemands. Il aurait déclaré : "Je suis perdu mais vous aussi et je serai vengé." Il fut à la suite achevé à coups de souliers sur la face et sur le crane puis à coups de baïonnettes dans le ventre.

Il est mort au lieu dit Bac de Montmeyre. Les obsèques des trois jeunes tués eurent lieu le 6 septembre en présence de la Gestapo en civil qui avait interdit les cloches et de prévenir les populations des villages voisins. Malgré ces consignes strictes, selon le rapport interne à la Résistance, la population fut très nombreuse.

Il existe une rue Robert Villoing à Sartrouville. Sur la stèle située sur les lieux du drame, trois noms sont inscrits : André Rouhet (Marcel), Robert Villoing dit Le Parisien et Marcel Wolfer (Bob). Il a été homologué FFI (MUR Maquis de Ceyssat et corps francs des Ardents), mort pour la France.

 

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article163960, notice VILLOING Maurice, Robert [Pseudonyme dans la résistance : Robert le Parisien] par Jean-Pierre Besse, Eric Panthou, version mise en ligne le 8 octobre 2014, dernière modification le 4 mars 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Eric Panthou

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 595725, dossier résistant Maurice Villoing (non consulté) .— AVCC Caen, dossier AC 21 P 166798, dossier Maurice Villoing (non consulté) . — La Résistance dans le Puy-de-Dôme, brochure réalisée par l’ONAC du Puy-de-Dôme, 2008. —"C’était ainsi... 5 septembre 1943 : l’attaque du Maquis des "Ardents" par la Gestapo", Résistance d’Auvergne, bulletin de l’ANACR 63, n°3, juin 1971 .— Julien Moreau, "L’un des premiers maquis français avait été constitué du côté de Ceyssat, durant l’hiver 1942-1943, La Montagne, 1er septembre 2018 .— "Hommage aux maquisards", La Montagne, édition Issoire, 3 septembre 2011 .— Site internet Les Ardents. — État civil.

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