BERNARD Raphaël

Par Éric Belouet, Michel Dreyfus

Né le 22 août 1903 à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine) ; employé électricien ; syndicaliste CFTC, premier président de la Fédération des syndicats chrétiens du personnel des Eaux, de l’Éclairage, du Chauffage et des Forces motrices (1937-1944).

Raphaël Bernard fut le président de la Fédération des syndicats chrétiens du personnel des Eaux, de l’Éclairage, du Chauffage et des Forces motrices CFTC à sa création le 12 mars 1937. À l’origine, elle ne regroupait que deux syndicats, le syndicat professionnel du personnel des secteurs électriques de la région parisienne (132 membres) et le syndicat libre du personnel de la distribution des eaux de la région parisienne (13 membres). La composition du bureau était la suivante : président, Raphaël Bernard ; vice-président : Pierre Moreau, né le 18 août 1904 à Paris, employé, domicilié à Charenton (Seine) ; secrétaire : Marcel Brun, né le 4 janvier 1911 à Levallois-Perret (Seine), employé, domicilié à Suresnes (Seine) ; trésorière : Paulette Fidon, née le 3 juillet 1908 à Draveil (Seine-et-Oise), employée, domiciliée à Suresnes ; membre du bureau : Germaine Astruc, née le 16 février 1908 à Malzieu-Ville (Lozère). Dans cette Fédération où les électriciens constituaient une majorité écrasante, on ne sait pas de façon exacte quelle était la profession de chacun des membres du bureau. Il est néanmoins vraisemblable que son premier président ait été un électricien.

Le 25 juin 1937, la Fédération tint son congrès constitutif et prit alors le nom de Fédération des syndicats chrétiens du personnel des services publics et concédés (CFTC). Ce changement de nom s’explique par l’élargissement de son assise : elle rassemblait alors huit syndicats représentés par douze délégués. Le bureau fut ainsi composé : président, Raphaël Bernard ; vice-présidents : Maurice Debrouwere* et Louis Pohier, né le 16 juillet 1889 à Andrésy (Seine-et-Oise), domicilié à Paris, employé au métropolitain ; secrétaire : Marcel Brun ; trésorière : Paulette Fidon ; membres du bureau : Auguste Roujoux* et Max Roulland*.

Le IIe congrès de la fédération, réuni à Paris les 21-22 janvier 1939, rassembla 68 syndicats. La fédération demanda alors à être admise à collaborer à la mise en œuvre des dispositions sociales contenues dans le décret-loi de juin 1938. Un nouveau bureau fédéral fut élu : président, Raphaël Bernard ; vice-présidents : Maurice Debrouwere et Louis Pohier ; secrétaire : Marcel Brun ; secrétaire adjoint : Roger Fayard ; trésorier : Séverin Reignier ; trésorière adjoint : Berthe Plagne ; membres du bureau : Auguste Roujoux* et Max Roulland*. Lors de ce congrès, fut discuté de la possibilité de publier un organe fédéral, sur la base d’un rapport présenté par Henri Zirnheld*, secrétaire administratif depuis janvier 1937 du Service central des fédérations de la Confédération. Il était assisté dans ce travail par Robert Darrigol*. Durant la Seconde Guerre mondiale, tous deux furent favorables à la Charte du travail. Imprimèrent-ils cette orientation à la Fédération qui tint son IIIe congrès en 1942 ? On ne peut répondre de façon définitive à cette question en relevant toutefois le fait qu’à la Libération, Robert Darrigol* et Henri Zirnheld* furent tous deux exclus à vie du mouvement syndical. De son côté, Raphaël Bernard fut, le 26 juin 1945, exclu de toute organisation syndicale pour une durée de dix ans par la Commission nationale de reconstitution des organisations syndicales : « partisan zélé de la Charte du travail et du gouvernement de Vichy », il fut également « révoqué par son administration pour attitude collaborationniste ».

À l’exception de Maurice Debrouwere, Auguste Roujoux* et Max Roulland*, le reste de l’ancienne équipe ne fut pas reconduite dans le bureau provisoire mis en place en 1944 et confirmé lors du IVe congrès, tenu à Saumur en mai 1945. Voir André Colders* et Fernand Hennebicq*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16412, notice BERNARD Raphaël par Éric Belouet, Michel Dreyfus, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 7 septembre 2021.

Par Éric Belouet, Michel Dreyfus

SOURCES : Archives de la FNSIC : déclarations de la Fédération des syndicats chrétiens du personnel des Eaux, de l’Éclairage, du Chauffage et des Force motrices de la CFTC à la Préfecture, 31 mars 1937 et 11 décembre 1937 ainsi que la déclaration à la Préfecture du 30 juin 1948 de la Fédération des syndicats chrétiens du personnel des services publics et concédés (CFTC). — Syndicalisme, n° 37, février 1939. — M. Launay, « Le syndicalisme chrétien et la Charte du travail », in Églises et chrétiens dans la IIe Guerre mondiale, tome 2, La France. Lyon, PUL, 1982, pp. 189-212. — CGT, Compte rendu des travaux de la commission nationale de reconstitution des organisations syndicales des travailleurs, Versailles, La Gutemberg, 1945 ; 45 p. — J.-P. Papin, Les syndicats d’EDF, 1946-1996, Association pour l’histoire de l’électricité en France, 1996, 248 p.

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