Par Jean-Michel Brabant
Né le 1er juillet 1914 ; avocat ; militant trotskyste.
Théo Bernard fit des études de droit et de sciences politiques. Très jeune, en 1930, il adhéra à la Jeunesse socialiste et devint secrétaire de la section du IXe arr. de Paris. Après l’adhésion des trotskystes de la Ligue communiste en septembre 1934 à la SFIO, Théo Bernard rallia le groupe bolchevick-léniniste qu’ils créèrent. Il s’engagea activement à leurs côtés signant en particulier leurs motions de congrès. Théo Bernard était membre à l’époque de la commission exécutive de l’Entente de la Seine des JS. Il écrivait également des articles dans La Lutte de classes, revue dirigée par Pierre Naville*.
Théo Bernard partit accomplir son service militaire au moment où les trotskystes se firent exclure du Parti SFIO, octobre 1935. À son retour, il les rejoignit en adhérant au Parti ouvrier internationaliste et à la Jeunesse socialiste révolutionnaire. Il participa avec Gérard Rosenthal* à la défense de militants poursuivis à la veille de la guerre pour antimilitarisme.
Théo Bernard fut mobilisé en septembre 1939. En 1941, il fut déporté en Allemagne. À la Libération, il ne rejoignit pas le mouvement trotskyste organisé mais fut l’avocat de militants trotskystes. Il participa à La Revue internationale animée par Pierre Naville et David Rousset*. En 1948, Théo Bernard adhéra au Rassemblement démocratique révolutionnaire.
Il se consacra par la suite avec David Rousset à la lutte contre les systèmes concentrationnaires et, en 1961, représenta la Commission internationale contre le régime concentrationnaire auprès de l’ONU. Il participa également en décembre au bureau de la Commission française pour la vérité sur les crimes de Staline* avec Michel Collinet*, Maurice Nadeau*. À ce titre, il déposa avec Gérard Rosenthal, le 12 avril 1962, une demande de réouverture du dossier Sédov, fils de Trotsky*, mort mystérieusement en février 1938.
Par Jean-Michel Brabant
SOURCES : La Vérité, 6 juillet 1935. — Bulletin de la Commission française pour la vérité sur les crimes de Staline, n° 1, 1962. — G. Rosenthal, Avocat de Trotsky, Paris 1975. — S. Ketz, De la naissance du CBL à la crise de la section française de la LCI (1934-1936), mémoire de maîtrise, Paris I, 1974. — J. Pluet-Despatin, Les étapes du mouvement trotskyste en France de 1929 à 1944, thèse de 3e cycle, Paris I, 1975.