CRAPEZ Camille Albert. [Belgique]

Par Francis Drugman

Montignies-sur-Roc (aujourd’hui commune de Honnelles, pr. Hainaut, arr. Mons), 21 janvier 1902 – Mons, 6 septembre 1982. Travailleur du bâtiment, militant communiste, résistant, conseiller communal de Dour (pr. Hainaut, arr. Mons), conseiller provincial du Hainaut.

Camille Crapez est le sixième enfant sur huit (six garçons et deux filles) de François Joseph Crapez, ouvrier mineur, né à Montignies-sur-Roc le 16 août 1868, et Pauline Nisol, polisseuse de marbre, née à Montignies-sur-Roc le 1er juin 1869, le couple s’étant marié dans leur commune natale le 6 avril 1891. Devenu ouvrier maçon après ses études primaires, Camille Crapez acquiert une formation chez un entrepreneur en maçonnerie dans son village natal. Il fait son service militaire en 1922, se marie à Dour le 9 septembre 1922 avec Bertha Julia Estiévenart, ménagère, née à Dour le 19 novembre 1896. Le couple, qui emménage à Dour avant 1931, accueille trois garçons nés respectivement en 1924, 1930 et 1937. En 1936, Camille Crapez y a une activité professionnelle ayant pignon sur rue en tant qu’entrepreneur en maçonnerie.

En 1936, Camille Crapez s’affilie au Parti communiste de Belgique (PCB). Il mène la liste communiste lors des élections communales du 16 octobre 1938 à Dour. Malgré leurs 651 voix, le parti n’obtient aucun siège.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Camille Crapez adhère au Front de l’indépendance (FI) en décembre 1943 et aux Milices patriotiques, fondées au printemps 1944, au régiment du Borinage. Il siège en tant que délégué du PCB aux réunions clandestines du comité de libération de Dour. Dénoncé par une ancienne militante communiste, Arthuria Abrassart, dite Jeanine, il est arrêté la nuit du 5 août 1944 à son domicile situé au numéro 53, rue d’Élouges, par la Gestapo accompagnée de collaborateurs comme le bourgmestre rexiste de Quaregnon, Gabriel Cheron. Son habitation est perquisitionnée et des papiers compromettants saisis. Interné à l’école du Quesnoy à Wasmes (aujourd’hui commune de Colfontaine, pr. Hainaut, arr. Mons), il y subit plusieurs interrogatoires avant d’être incarcéré à la prison de Mons du 9 août 1944 au 31 août 1944 puis au camp de Beverlo (Beverloo, aujourd’hui commune de Beringen, pr. Limbourg, arr. Hasselt) du 31 août au 10 septembre 1944. Il est libéré par les Alliés le 11 septembre. Crapez reprend aussitôt son action au sein du comité de libération de Dour comme sous-officier des Milices patriotiques. Il prend part aux opérations de nettoyage et à la récupération du matériel allemand à Dour et participe à l’organisation des gardes et patrouilles diverses. Camille Crapez sera reconnu comme résistant armé pour son action au sein des Milices patriotiques du 1er décembre 1943 au 14 octobre 1944. Il bénéficie également du statut et au titre de prisonnier politique par décision de la Commission d’agréation pour prisonniers politiques et ayants-droits du 24 juin 1949.

Après la guerre, Camille Crapez poursuit ses activités au PCB. Il est chef de file de la liste communiste lors des élections provinciales du 24 février 1946. Il est élu avec 193 votes personnels. Il est réélu le 26 juin 1949 avec 56 votes nominatifs dans le cadre du groupement des listes. Sur le plan local, il fait partie des deux conseillers communaux communistes (avec François Cornu) élus lors du scrutin du 24 novembre 1946. Le conseil communal est majoritairement composé de huit socialistes et de trois sociaux-chrétiens. Lors des élections du 12 octobre 1952, la liste PCB n’a aucun élu. Camille Crapez ne se présentera plus face aux électeurs.

Le 22 février 1960, le couple Crapez part habiter à Boussu-Bois Saint-Joseph, rue de l’Alliance, un hameau de Boussu (pr. Hainaut, arr. Mons). L’épouse de Camille Crapez, Bertha Estiévenart, meurt. Crapez se remarie avec Yvonne Danhier. Il meurt en septembre 1982 à l’hôpital Saint-Georges (aujourd’hui Centre hospitalier universitaire (CHU) Ambroise Paré). Ses funérailles civiles se déroulent le 9 septembre 1982 à Boussu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article164171, notice CRAPEZ Camille Albert. [Belgique] par Francis Drugman, version mise en ligne le 19 septembre 2014, dernière modification le 17 novembre 2023.

Par Francis Drugman

SOURCES : Archives communales de Boussu et de Dour, registres de l’état civil et de la population – Archives familiales de Jean-Pol Crapez – Papiers personnels de Francis Drugman – Archives générales du Royaume, service Victimes de la guerre, dossier PP150685/12540 – Centre de documentation et d’archives du Musée de la Résistance en Belgique asbl, fonds du Front de l’indépendance, dossier individuel n°IV/11773 – Le Peuple, 8 septembre 1982.

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