BERNERI Giliana (ou Giliane), épouse Senninger [Dictionnaire des anarchistes]

Par Sylvain Boulouque, complété par Marianne Enckell et Rolf Dupuy

Née le 5 octobre 1919 à Florence (Italie), morte le 19 juillet 1998 à Paris ; docteure en médecine ; militante anarchiste.

Giliane Berneri (1946)
Giliane Berneri (1946)
cc Archivio Famiglia Berneri-Aurelio Chessa

Seconde fille de Giovanna Caleffi et de Camillo Berneri, le philosophe et militant anarchiste italien, assassiné par les communistes à Barcelone pendant les journées de mai 1937, Giliana Berneri fit ses études à Paris et devint docteur en médecine spécialisée en pédiatrie et psychanalyste. Elle participait avec sa sœur Marie-Louise, née en 1918, aux activités du groupe fondé par Charles Ridel (Louis Mercier), Lucien Feuillade et Nicolas Lazarévitch intitulé Révision.

En 1940, Giliana permit à son compagnon Ernesto Bonomini de s’échapper du camp du Vernet. Il se réfugia aux États-Unis.

Elle avait été naturalisée française en 1947. Elle se maria avec Serge Senninger (Serge Ninn) et milita au groupe Sacco et Vanzetti dans le Ve arrondissement de Paris, qui devint le Groupe Kronstadt de la Fédération anarchiste. Elle fut l’une des animatrices du CLE (Cercle libertaire des étudiants) qui publiait en 1949 un bulletin du même nom, organisant notamment des réunions de formation avec des figures historiques du mouvement anarchiste comme André Prudhommeaux et avec des écrivains proches du mouvement libertaire comme Albert Camus.

Giliana Berneri participa à la rédaction du Libertaire. Elle refusa, contrairement à son compagnon, de participer aux initiatives de Georges Fontenis et à la création d’une organisation d’une tendance dans la FA, connue sous le nom d’Organisation-Pensée-Bataille, dont le nom avait été choisi en référence à son père. Par la suite, elle participa à la rédaction du Mémorandum du groupe Kronstadt qui dénonçait les pratiques instaurées par Fontenis dans la Fédération anarchiste puis dans la Fédération communiste libertaire. Elle s’éloigna par la suite du milieu militant.

À la mort de sa mère en 1962 elle donna toutes les archives familiales au centre qui porte le nom de sa famille en Italie (aujourd’hui Archivio Famiglia Berneri-Aurelio Chessa).

Leur fils, Frank Senninger, devenu médecin et diététicien, a écrit sous le pseudonyme de F. Berneri Croce Le secret de Brocéliande (Paris, éditions des Écrivains, 1999) et leur fille Hélène est pédiatre de formation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16435, notice BERNERI Giliana (ou Giliane), épouse Senninger [Dictionnaire des anarchistes] par Sylvain Boulouque, complété par Marianne Enckell et Rolf Dupuy, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 18 octobre 2022.

Par Sylvain Boulouque, complété par Marianne Enckell et Rolf Dupuy

Giliane Berneri (1946)
Giliane Berneri (1946)
cc Archivio Famiglia Berneri-Aurelio Chessa

SOURCES : Arch. PPo BA/1900 — René Bianco, Un siècle de presse anarchiste, Thèse, Aix, 1988. — Jean Maitron, Le Mouvement anarchiste, vol II, Éditions Maspero, 1975. — Maurice Joyeux, Sous les plis du drapeau noir, Le Monde libertaire, 1988. — Georges Fontenis, Changer le monde, Histoire du mouvement communiste libertaire (1945-1997), Alternative libertaire, 2008.

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