BERNHARD Joseph

Par Léon Strauss

Né le 22 février 1901 à Mommenheim (Bas-Rhin), mort le 6 mars 1987 à Schiltigheim (Bas-Rhin) ; instituteur ; syndicaliste et militant socialiste ; secrétaire départemental adjoint du SNI et secrétaire fédéral adjoint de la fédération SFIO du Bas-Rhin de 1950 à 1965.

Fils d’un boulanger, Joseph Bernhard reçut les premiers sacrements catholiques et effectua sa scolarité dans le système scolaire allemand et commença à parler Français en 1918. Après ses études à l’École normale d’Obernai (1919), un stage de six mois à l’École normale de Cahors (Lot), puis à l’école primaire supérieure de Pons (Charente-Inférieure,-Charente-Maritime) en 1922 et deux ans de service militaire, il fut nommé instituteur à Haguenau et y commença sa carrière syndicale comme secrétaire de la sous-section cantonale du SNI. Il effectua le reste de sa carrière à partir de 1928 à Schiltigheim (Bas-Rhin) et la termina comme directeur du collège d’enseignement général. Il s’était marié en juillet 1925 à Schirrheim (Bas-Rhin) avec une institutrice. Leurs enfants ne reçurent pas de sacrements religieux. Pendant l’été, il assurait les fonctions d’économe dans une colonie de vacances du réseau du commandant Fabre en Normandie jusqu’en 1938.
Bernhard, dans les années 1930, participa au conseil et au bureau de la section départementale du SNI. À partir du milieu des années 1930, il ne partagea plus les opinions de la direction nationale sur les questions de l’attitude à avoir sur les questions de politique internationale, tout en se montrant hostile à une possible intervention en Espagne aux côtés des Républicains. Dans son témoignage, il affichait son hostilité au pacifisme du secrétaire général André Delmas, aux analyses des communistes.
Membre du Parti socialiste SFIO depuis 1927, Bernhard fut secrétaire de la section locale et siégea au conseil de la fédération départementale dans les années 1930. Il écrivait régulièrement dans le quotidien départemental du Parti dans la chronique alsacienne, la Freie Presse où il combattait sans trêve le cléricalisme et l’autonomisme. Depuis 1932, il était membre du comité fédéral du Bas-Rhin et fut secrétaire adjoint au début des années 1930 de la fédération. Il fut notamment délégué en 1938 au congrès de Royan.
Mobilisé comme sergent en septembre 1939, Bernhard, rentré en Alsace annexée et nazifiée, à partir d’octobre 1940, fut déplacé comme instituteur en pays de Bade tandis que son épouse et ses enfants partaient dans leur famille dans les Hautes-Alpes où ils participèrent à des actions résistantes.
À la Libération, Bernhard, directeur d’école à Schiltigheim, puis directeur de collège d’enseignement général, devint secrétaire puis secrétaire-adjoint de la section départementale du SNI reconstituée. Il présida notamment la commission départementale d’épuration.
Toujours socialiste SFIO, Bernhard, rédacteur de la Presse libre, fut conseiller municipal de Schiltigheim du 19 octobre 1947 à 1971 et adjoint au maire de 1959 à 1971. Il fut notamment l’artisan de la création du cercle Léo Lagrange dans la ville.
Membre du bureau de la fédération socialiste SFIO, Bernhard fut délégué du Bas-Rhin au Congrès national SFIO d’août 1945 et fut fréquemment candidat aux élections, notamment à la seconde Constituante (2 juin 1946), aux législatives du 17 juin 1951 (2e), à celles du 2 janvier 1956 (2e) et aux législatives de novembre 1958 à Strasbourg-Campagne. L’Humanité d’Alsace et de Lorraine le qualifiait ainsi : " Sa seule satisfaction semble consister à être un gaulliste de gauche à côté des trois autres candidats gaullistes de droite ou du centre. "
Bernhard fut président de la chorale des Enseignants de Strasbourg, trésorier de l’association Musique et Culture, secrétaire général des pupilles de l’école publique du Bas-Rhin, président de la chorale « Harmonie Laetitia 1854 »de Schiltigheim, membre du comité du Mouvement européen de Strasbourg . Il fut chevalier (1962), puis officier de la Légion d’honneur (1983), officier des Palmes académiques (1949), chevalier du Mérite Social
Bernhard se remaria en juillet 1962 à Schiltigheim avec Suzanne Kientz.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16437, notice BERNHARD Joseph par Léon Strauss, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 18 novembre 2019.

Par Léon Strauss

SOURCES : La Presse Libre, 22 février 1951, Dernières nouvelles d’Alsace, 7 avril 1983, Nouvel Alsacien, 8 avril 1983. — Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, 3, 1983, p.188. ¬ Jean-Luc Hirtler, La Gauche dans le Bas-Rhin sous la Ve République, Strasbourg, 1970.— Renseignements fournis par l’intéressé à Jacques Girault et par la mairie de Schiltigheim.

 : {Chronique de Schiltigheim et de son canton}, 1952, 1960, 1966 et 1974 – {Mon village de jadis. Souvenirs d’un octogénaire d’Alsace}, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1982, 59 p., illustrations de l’auteur.

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