Par Michel Cordillot
Communiste icarien, né à Raffay (France) le 22 février 1817, Jules Maillon avait combattu aux côtés de Garibaldi. Installé à Rouen comme meunier, il partit pour les États-Unis le 10 février 1851, et il arriva à destination le 1er avril. Membre de la communauté de Nauvoo (Illinois), il demanda la citoyenneté américaine le 30 juillet 1852. En 1854, il travaillait comme maçon pour la colonie.
En juillet 1855, il prit le parti de l’opposition à Cabet et vota contre ce dernier le 12 mai 1856.
Parti en Iowa lorsque la communauté de Nauvoo fut transférée dans cet État situé plus à l’Ouest, Jules Maillon fut le meunier de la communauté de Corning. Il y mena une vie d’ermite, ayant pour seuls amis ses deux chiens. Au fil des années, il était devenu très acariâtre.
Vers 1883, il décida de retourner en France pour y finir ses jours. Pour partir, il revêtit la tenue de Garibaldien (chemise rouge et pantalon blanc) qu’il mettait les jours de fête. Quelques mois plus tard, au terme d’un rocambolesque périple, il était de retour à Corning. À son arrivée en France, il avait été très déçu, n’y ayant retrouvé ni famille ni amis ; de plus, la Troisième République ne correspondait guère à l’idée qu’il se faisait d’un république démocratique et sociale.
Après la dissolution de la colonie en 1895, Jules Maillon fut pris en charge par les Bettanier.
Par Michel Cordillot
SOURCES : Naturalization Records, Hancock County, Ill. ; Colonie icarienne, 20 septembre 1854 ; É. Cabet, Guerre de l’opposition contre le citoyen Cabet, août 1856 ; Revue icarienne, n° 1, octobre 1856 ; Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély & cie, 1907, p. 598 ; Marie Marchand-Ross, Child of Icaria, New York, City Printing Company, 1938, passim ; Note de Robert Sutton.