MARIN Armand, Théodore [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Né à Paris le 20 août 1843 ; marié, père de deux enfants ; professeur de mathématiques ; chef d’escadron et directeur du personnel de l’artillerie fédérée sous la Commune ; exilé aux États-Unis.

Armand Marin appartenait à une famille bourgeoise et cependant d’idées avancées, « une famille de révolutionnaires », dit-on au conseil de guerre ; son père, ingénieur civil, avait été transporté en 1848. Lui-même avait servi comme remplaçant dans un régiment d’artillerie et s’était retiré dans ses foyers comme sous-officier, le 31 décembre 1869. À la déclaration de guerre, il fut rappelé, mais ne se présenta pas ; dès l’avènement de la Commune, en revanche, il offrit ses services, entraînant même ses deux frères dont l’un, plus jeune, fut tué à la barricade de la rue Saint-Maur le 26 mai, et l’autre, Charles, Henri (voir ce nom) dut s’exiler aux États-Unis pour fuir la répression. En avril 1871, Armand Marin était employé au personnel de l’artillerie fédérée avec grade de chef d’escadron ; puis il fut nommé directeur de ce personnel au ministère de la Guerre.

La procédure le concernant est très complexe. On l’accusa d’avoir aidé à l’incendie de la mairie du XIe arr. — ce qu’il nia — et il fut condamné par contumace, le 15 novembre 1872, par le 5e conseil de guerre, à la peine de mort ; le 23 novembre 1872, toujours par contumace, le 4e conseil de guerre le condamna sous le nom de Marlier à la déportation dans une enceinte fortifiée et à la dégradation civique. À cette date, Armand Marin se trouvait réfugié aux États-Unis en compagnie de son frère Charles. Sa présence y est encore attestée en 1876 par une lettre publiée par le Labor Standard début septembre. Il décida sans doute peu après de rentrer en France. Arrêté, il fut condamné contradictoirement, par le 3e conseil de guerre, à la peine de mort. Le jugement, cassé, confirmé par le 1er conseil, fut cassé à nouveau et repris par le 2e conseil. La peine fut commuée, le 14 juillet 1877, en travaux forcés à perpétuité, puis en vingt ans de réclusion en 1878, et enfin remise en 1879. Armand Marin avait bénéficié de nombreux appuis.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article164478, notice MARIN Armand, Théodore [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 23 septembre 2014, dernière modification le 23 septembre 2014.

Par Michel Cordillot

SOURCES : Arch. Nat., BB24/843 ; Arch. Min. Guerre, 5e et 4e conseils (ce dernier possède un dossier au nom de Marlier, n° 765) ; Arch. PPo., listes de contumaces ; Labor Standard, 2 septembre 1876 ; Les Murailles politiques françaises, Paris, Lechevallier, 1874, vol. 2., p. 491.

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