MEYER Michel [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Communiste icarien né en 1813, originaire du Bas-Rhin, Michel Meyer s’était installé dans la région parisienne pour y exercer sa profession de bottier. Au lendemain de la révolution de février 1848 — dont il fut le témoin avec son épouse, qui était couturière — il adhéra à une association de production regroupant les bottiers, mais il perdit beaucoup d’argent dans l’échec de cette tentative d’émancipation sociale.

Michel Meyer décida alors de rejoindre la communauté de Nauvoo (Illinois). Il se mit en route avec son épouse Marie-Françoise (née Paulus vers 1828) et son fils Eugène (né vers 1849), et il embarqua en compagnie de 40 autres Icariens sur le Sea Queen au Havre le 8 septembre1853. Après avoir débarqué le 6 novembre à La Nouvelle-Orléans, ils arrivèrent finalement à Nauvoo le 23 novembre 1853, et furent accueillis par Cabet en personne.

Au sein de la communauté, Michel Meyer travaillac omme bûcheron, tandis que sa femme était employée à la buanderie. Déçus, ils décidèrent de quitter la colonie icarienne au bout des trois mois de la période d’initiation.

Le 25 mars 1854, ils s’installèrent à Rock Island (Illinois), où Michel Meyer s’établit comme cordonnier. En mai 1857, toute la famille partit s’établir au Kansas, où Michel Meyer parvint de nouveau à ouvrir un atelier de bottier à Atchinson.

En 1861 ou 1862, Meyer prit les armes pour défendre la ville contre une offensive annoncée des troupes sudistes, laquelle n’eut finalement pas lieu. En 1872, son fils Eugène s’installa comme pharmacien à Hutchinson (Kansas). Abandonnant son métier pour l’aider dans le magasin, Michel Meyer partit habiter chez lui avec sa femme.

Michel Meyer mourut le 4 janvier 1899. Son épouse était âgée de 72 ans quand, en mars 1900, elle écrivit ses souvenirs à la demande de ses enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article164666, notice MEYER Michel [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 24 septembre 2014, dernière modification le 24 septembre 2014.

Par Michel Cordillot

SOURCES : Souvenirs dactylographiés de M.-F. Meyer (document confié à Mme Élisabeth Chamorand, par le petit-fils de la narratrice, M. Louis Webster de Reardan, Wash., USA) ; BN, Nafr. 18 148, Papiers Cabet, f. 211, « Admission dans la colonie icarienne des trente-huit icariens partis du Havre le 8 septembre 1853 » ; Nafr. 18 150, f. 88 à 92, lettre de la femme Meyer datée de Nauvoo le 11 décembre 1853 contenant le récit de son voyage vers Icarie ; Note de François Fourn.

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