GARGOT, Louis, Désiré

Par Bertrand Gogendeau, Michel Thébault

Né le 12 février 1888 à Thénezay (Deux-Sèvres), fusillé après condamnation à mort le 19 juin 1942 à Angers (Maine-et-Loire) ; cultivateur à Ayron (Vienne) ; victime civile condamnée pour détention d’armes.

Louis Gargot était le fils de Pierre, Xavier Gargot âgé de 29 ans journalier, et de Rose, Honorine Davignon âgée de 30 ans, domiciliés à La Boissière, commune de Thénezay. Il fit son service militaire d’octobre 1909 à septembre 1911 au 20ème Régiment d’Artillerie de Poitiers. Domestique agricole, il se maria le 28 octobre 1912 à Ayron (Vienne) avec Éva, Florentine Baudonneau (née le 25 mai 1891 à Ayron), fille de Victor Baudonneau cultivateur à Ayron (une commune proche de Thénezay mais de l’autre côté de la limite départementale Vienne – Deux-Sèvres). Louis Gargot vint s’installer dès après son mariage chez ses beaux-parents, au lieu-dit Les Loges à Ayron, d’abord comme ouvrier agricole auprès de son beau-père avant de prendre sa suite dans les années 30. Le couple resta sans enfant. Louis Gargot fut mobilisé le 1er août 1914 dans un régiment d’artillerie puis dans plusieurs régiments d’infanterie successifs. Il fut fait prisonnier devant Douamont, dans le secteur de Verdun le 3 juin 1916 et interné en Allemagne au camp de Germersheim en Bavière. Il fut rapatrié le 23 novembre 1918 et démobilisé le 12 juillet 1919. Tous les recensements d’Ayron entre 1921 et 1936 le montrent cultivateur au lieu-dit Les Loges et il en fut ainsi jusqu’au début des années 40.
 
Dès le début de l’occupation, le commandement militaire allemand en France (MBF) avertit la population par voie d’affiches de devoir remettre toutes les armes à feu, la non remise devenant un délit susceptible d’entraîner une condamnation à mort (le souvenir en grande partie fantasmé de l’armée allemande, des Francs-Tireurs de la guerre de 1870 expliquant largement cette mesure). Dans les premiers temps de l’occupation de nombreuses personnes furent dans les campagnes françaises victimes de cette proscription, beaucoup de chasseurs en particulier essayant de cacher leurs armes (d’autres avaient également pu lors de la débâcle cacher des armes abandonnées). Souvent dénoncés ils furent arrêtés par les autorités allemandes et condamnés. Ce fut le cas de Louis Gargot condamné à mort le 16 juin 1942 pour « détention d’armes et de munitions allemandes » par le tribunal militaire du Bezirk. Chef. B d’Angers et fusillé à Belle-Beille le 19 juin. Il fut immédiatement inhumé dans le cimetière de l’Est à Angers puis après la guerre dans le Carré militaire 1939-1945 du cimetière communal, Carré 48, rang 8, tombe 6.
 
Il obtint la mention mort pour la France. Son nom est inscrit sur la plaque commémorative dans l’église d’Ayron : "La paroisse d’Ayron à ses glorieux enfants » et sur le monument des fusillés de Belle-Beille à Angers.



Angers, champ de tir de Belle-Beille (Maine-et-Loire) 1944 –1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article164682, notice GARGOT, Louis, Désiré par Bertrand Gogendeau, Michel Thébault, version mise en ligne le 26 octobre 2015, dernière modification le 24 avril 2022.

Par Bertrand Gogendeau, Michel Thébault

SOURCES : SHD AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Arch. Dép. Deux-Sèvres et Vienne (état civil, registre matricule, recensements) — Justine Bihl, Louise Capu, Clara Stromboni. Les fusillés de Belle-Beille : 21 février 1942-7 juin 1944 : des noms dans la pierre car ils s’engagèrent pour libérer la France. Ed. du Petit pavé et Archives départementales de Maine-et-Loire. Septembre 2020. — Mémorial genweb. — État civil en ligne cote 2 MI 1273, vue 280.

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