PICQ Jean, Maurice [Pseudonyme dans laRésistance : Lardan]

Par Jean-Pierre Besse, Jean-Luc Marquer

Né le 4 avril 1924 à La Talaudière (Loire), mort des suites de blessures le 24 mai 1944 à Lamastre (Ardèche) ; ouvrier ; résistant FTP dans la Loire puis dans l’Ardèche, homologué sous-lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur.

Originaire de La Taulaudière (Loire), Jean, Maurice Picq était fils d’un mineur. Membre des FTP depuis septembre 1943, il devint commissaire aux effectifs, chef de la compagnie Sampaix. Il avait le grade d’adjudant chef FTP. Il fut envoyé en Ardèche au maquis de Lamastre en février 1944, il appartint à 7102e Compagnie FTP, où ses services sont homologués à partir du 1er mars 1944, et aurait aussi été commissaire aux effectifs. Il avait pour pseudonyme Lardant ou Lardan.
Lors d’une opération de sabotage contre un train de chenillettes allemandes à Vion près de Tournon-sur-Rhône (Ardèche), dans la nuit du 23 au 24 mai 1944, il fut gravement blessé.
Louis-Frédéric Ducros raconte : « La 7101e Cie FTPF, qui garde de ses origines une primauté dans l’innovation, expérimente dans la nuit du 23 au 24 mai 1944 un nouveau procédé de démolition de matériel roulant et d’obstruction de voies par téléscopage... le dispositif d’arrêt d’urgence des trains a été mis en place... Le premier train qui se présente obéit aux signaux et s’arrête...
Le train est scindé en deux parties. Une rame reste immobilisée sur la voie ; l’autre est tractée jusqu’à trois kilomètres pour être lancée à toute vitesse en marche arrière sur la rame immobilisée. L’opération est en cours, quand sort une vigie de wagon un jeune en tenue des chantiers de Jeunesse ; il dit déserter, pour ne pas partir en Allemagne avec des camarades qui occupent d’autres vigies du même train.
Toutes les vigies sont occupées pour découvrir les occupants, et éviter les pertes humaines, d’où perte de temps et retard.
Quand la locomotive part pour effectuer sa manœuvre, Maurice Picq, ex Lardant, se tient près du dernier wagon avec la lampe de signalisation à la main. Un train de troupe allemande surgit sur l’autre voie. Immédiatement, les groupes de protection ouvrent le feu ; la riposte vient des wagons qui passent. Maurice Picq, s’écroule, une balle dans la poitrine.
 »
Il mourut des suites de ses blessures à l’hôpital de Lamastre (Ardèche).
Il fut enterré à Lamastre le 26 mai 1944. Par la suite, ses restes furent transférés au cimetière de La Talaudière (Loire).
Maurice Picq obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, sous-lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur à titre posthume, avec prise de rang au 1er mai 1944. (Arrêté du 30 avril 1948 paru au JORF du 12 mai 1948, p.4579).
Il fut élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume, par décret du 10 mai 1952.
Son nom figure sur le monument aux morts de la Manufacture Nationale d’Armes (MAS), à Saint Étienne (Loire) et sur le monument aux morts, à La Talaudière.

 

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article164719, notice PICQ Jean, Maurice [Pseudonyme dans laRésistance : Lardan] par Jean-Pierre Besse, Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 24 septembre 2014, dernière modification le 28 septembre 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Jean-Luc Marquer

SOURCES : AVCC, Caen, 21 P 131305. — SHD, Vincennes, GR 16 P 476176 (nc) ; GR 19 P 7/3, p. 4. — Adolphe Demontès, L’Ardèche martyre, Imp Mazel, Largentière, 1946. — Louis-Frédéric Ducros, Montagnes ardéchoises dans la guerre, tome II, ECA, 1982, p. 362. — Mémoire des hommes. — Mémorial GenWeb — Musée de la Résistance en ligne. — État civil.

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