MIGNOT Joseph [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]
Par Michel Cordillot
Communiste icarien, né le 29 novembre 1811 à Troyes (Aube), Joseph Mignot était cordonnier. Répondant à l’appel de Cabet, il partit pour les États-Unis le 10 février 1854 et arriva à destination le 26 mars.
Membre de la communauté de Nauvoo (Illinois), Joseph Mignot y fut employé comme cuisinier et comme bûcheron. Il fut ensuite détaché dans l’Iowa en avril 1855 pour y préparer l’installation d’une nouvelle colonie.
De retour à Nauvoo en 1856, Joseph Mignot se rangea aux côtés des opposants à Cabet, et il vota contre ce dernier le 12 mai. Il demanda la citoyenneté américaine le 11 octobre 1856.
Quand les Icariens de la majorité partirent s’installer à Corning (Iowa) entre 1858 et 1860, Joseph Mignot les accompagna. Vieillisissant, il resta le cordonnier attitré de la communauté en dépit des nombreuses récriminations contre la qualité de ses souliers. Lors de la scission de 1877, il resta fidèle à la Vieille Icarie, et le 1er mai 1879, il fut l’un des signataires de l’acte d’incorporation de la nouvelle société icarienne.
Joseph Mignot figurait toujours sur la liste des membres de la communauté en 1888.
Par Michel Cordillot
SOURCES : Naturalization Records, Hancock County, Ill. ; Colonie icarienne, 20 septembre, 27 septembre 1854 ; Étienne Cabet, Guerre de l’opposition contre le citoyen Cabet, fondateur d’Icarie, août 1856 ; Revue icarienne, n° 1, octobre 1856 ; Revue icarienne, n° 1, février 1888 ; Marie Marchand-Ross, Child of Icaria, New York, City Printing Company, 1938 ; Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabett, Paris, Cornély & cie, 1907, p. 658 ; Fernand Rude, « Allons en Icarie ». Deux ouvriers viennois aux États-Unis en 1855, Grenoble, PUG, 1980, p. 171 ; Robert P. Sutton, Les Icariens : The Utopian Dream in Europe and America, Urbana, University of Illinois Press, 1994 ; Note de François Fourn.