MOINIER Adolphe [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Mineur français (vraisemblablement originaire d’Avion) émigré aux États-Unis à la suite d’une mise à l’index, militant anarcho-syndicaliste, Adolphe Moinier était au nombre des lecteurs de L’Union des travailleurs auxquels Broutchoux, emprisonné à Béthune le 20 mars envoya un amical salut par l’intermédiaire du journal.

Quelques semaines après la catastrophe de Courrières, Adolphe Moinier fit parvenir aux camarades français un versement de 7 F au profit des victimes de la catastrophe et des grévistes. Il travaillait alors à Brazil (Iowa). Quelques semaines plus tard, il dénonça dans une lettre publiée par L’Action syndicale son frère resté en France qui avait retourné sa veste en devenant « Baslycot » (ce qui lui valut en retour d’être qualifié de « gamin inconscient »). Il faisait parvenir par le même courrier 10 F pour la souscription au bénéfice de L’Action syndicale.

Dans le courant le mois d’août 1906, Adolphe Moinier se trouva dans l’obligation de quitter Brazil (peut-être avait-il perdu son emploi). Il partit s’installer à Assumption (Illinois), où il commença par faire la tournée des compatriotes et sympathisants (après avoir fait de même à Brazil) en vue de récolter des fonds et de placer des abonnements à L’Action syndicale. Le résultat ne fut pas négligeable, puisqu’il réalisa 5 abonnements et collecta 12F50. En mars de l’année suivante, il était à Pana (Illinois), d’où il envoya de nouveau 5 abonnements et 5 F à la rédaction de L’Action syndicale. En avril, il se rendit de nouveau à Brazil (Iowa), d’où il envoya au journal le produit d’une collecte effectuée parmi les sympathisants de cette localité.

Adolphe Moinier était, en mars 1907, à Pana (Ilinois). Il fut signalé en novembre 1907 comme demeurant à Avion. Il fut élu délégué mineur suppléant à la mine de Liévin en juin 1908. Il polémiqua par l’intermédiaire de L’Action syndicale ("Mon pauvre frangin") avec son frère Célestin, membre du "Vieux syndicat".

Il était membre en mai 1910 du conseil d’administration de la Fédération syndicale des ouvriers mineurs CGT (FSM) du Pas-de-Calais. En 1912, il se trouvait de nouveau à Bulger (Pennsylvanie).

Fidèle à son inclination syndicaliste-révolutionnaire, il versa son écot à la collecte organisée pour hâter la libération des deux dirigeants des IWW, Joe Ettor et Arturo Giovannitti.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article164773, notice MOINIER Adolphe [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 25 septembre 2014, dernière modification le 20 août 2016.

Par Michel Cordillot

SOURCES : L’Union des travailleurs, 10 mai 1906, 18 juillet 1912 ; L’Action syndicale, 20-27 mai, 1er-8 juillet, 12-19 août 1906, 24 mars, 75 novembre 1907, 2 février, 12 juin 1908, 29 mai 1910. – Notes de Louis Botella.

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