NAVIÈRE Charles [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Né à Rennes (Ille-et-vilaine) le 28 décembre 1818, Charles Navière ne put, comme il l’aurait voulu, faire carrière dans l’armée parce qu’il était républicain. Combattant de février, puis de juin 1848, il résista au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, puis choisit l’exil.

Installé aux États-Unis, Charles Navière entra dans l’armée et fut nommé capitaine des Gardes Lafayette. Il combattit durant la guerre de Sécession dans le camp nordiste. Capitaine au 55e régiment de la milice de New York, il prit part au combat de Fair Oaks fin juin début juillet 1862 et s’y distingua par son courage.

À la fin des années 1860, Charles Navière fut l’un des fondateurs à New York de l’Union républicaine de langue française (il en resta membre jusqu’à sa mort). Il fit partie du comité organisateur de la deuxième tombola patriotique organisée sous les auspices du comité républicain de défense nationale en octobre 1870. Le tirage eut lieu à l’Union Assembly Rooms en présence d’une assistance évaluée à 3 000 personnes, presque toutes francophones. Peu après, il fut membre du comité de défense nationale créé en septembre 1870 sous l’égide de l’URLF pour organiser le départ de volontaires vers la France envahie.

En 1873, il fut encore l’un des organisateurs du banquet destiné à commémorer l’anniversaire du 24 février 1848 et les billets d’entrée étaient en vente à son domicile, 69 West Houston.

Libre penseur, républicain ardent, socialiste convaincu, les malheurs de la France en 1870 et le désastre de la Commune aggravèrent la maladie de cœur dont il souffrait et qui finit par l’emporter en décembre 1874. Claude Pelletier (voir ce nom) prononça sur sa tombe un dernier adieu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article164910, notice NAVIÈRE Charles [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 26 septembre 2014, dernière modification le 26 septembre 2014.

Par Michel Cordillot

SOURCES : Le Messager franco-américain, 20 juin 1863 ; Le Socialiste, 16 février 1873 ; Nécrologie in Bulletin de l’Union républicaine, 16 décembre 1874 ; Charles Clerc, Les Républicains de langue française aux Etats-Unis, 1848-1871, Thèse, Univ. Paris XIII, 2001, p. 160, 353, 358 et suiv.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable