PAYA Alexandre, Marie, Joseph [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Né le 11 ventôse an XIII (11 mars 1805) à Gimont (Gers), quatrième d’une fratrie de 9 enfants, aîné de Jean Baptiste Charles Paya*, Alexandre Paya quitta jeune la France. En 1835, il était déjà installé à La Nouvelle-Orléans quand il versa 10 F en faveur des incendiés de la rue du Pot de fer (Journal des Débats, 26 décembre 1835).

À partir des années 1840, il exerça la profession de commissionnaire. Spécialisé dans l’exportation de livres en direction des États-Unis, son entreprise avait deux adresses, une à Paris (34, rue de Hauteville, Xe arr.) et une à La Nouvelle-Orléans (56 rue Chartres), où il fut également éditeur (de livres plutôt conservateurs).

Ce qui ne l’empêcha pas d’aider son frère Jean Baptiste Charles à payer un cautionnement pour prendre la gérance de L’Esprit public en 1846.

Quelques années plus tard, dans un contexte de défiance croissant entre les États du Nord et ceux du Sud, il n’hésita pas à afficher des préférences politiques iconoclastes. En 1853-1854, il était l’agent officiel du Républicain de New York à La Nouvelle-Orléans. On pouvait s’abonner à ce journal à son domicile. En 1855, il fut signalé pendant 4 mois comme le point de vente officiel dans cette ville de L’Homme que Charles Ribeyrolles* publiait alors à Jersey (et qui n’hésita pas à afficher son dégoût pour l’esclavage).

En 1859, le libertaire Joseph Déjacque*, qui séjournait alors à La Nouvelle-Orléans le prit à partie publiquement mais sans le citer nommément, vraisemblablement à cause de son refus de publier ses Lazaréennes. Sans doute Déjacque estimait-il la pratique d’éditeur d’Alexandre Paya en contradiction avec les opinions politiques affichées par ailleurs.

En 1870 le nom Alexandre Paya apparaissait toujours dans le Bottin du commerce de Paris, à son adresse de la rue Hauteville, non plus comme « commissionnaire » mais comme « rentier », donc retraité. Après 1878, son nom disparut, sans doute pour cause de décès.