SATZ Michel

Par Daniel Grason

Né le 22 février 1910 à Munkacevo, Munkacs, Moukacheve (Tchécoslovaquie, Hongrie, Ukraine) ; ingénieur mécanicien ; volontaire en Espagne républicaine ; collaborateur des Allemands ; déporté à Auschwitz (Pologne).

Fils de Zigmova et d’Elka, née Rottmann, Michel Satz entra en France le 29 septembre 1929, il présenta un passeport polonais. Le 13 mars 1931 en mairie de Crégy-lès-Meaux (Seine-et-Marne), il épousa Yolande Lichtman née le 29 septembre 1907 à Budapest. Le couple eut six enfants, trois garçons et trois filles qui naquirent entre 1933 et 1940. Tous les deux étaient Juifs, la ville de Munkacs où naquit Satz était la seule ville de Hongrie à majorité juive, en 1944 les 15 000 Juifs furent exterminés à Auschwitz (Pologne).

Il s’engagea dans les Brigades internationale de l’armée républicaine espagnole, combattit dans la XIVe Brigade, fut rapatrié fin juin 1938. Un refus de séjour ayant été pris à son encontre en décembre 1935, il se réfugia en Italie. Il revint en France en août 1939, s’engagea dans la Légion étrangère. Affecté le 16 octobre 1939 au 1er Régiment étranger à Sidi-Bel-Abbès en Algérie, il était réformé trois mois plus tard.

Interpellé, il était interné administrativement au camp des Milles (Bouches-du-Rhône), il s’évada, fut appréhendé à Paris. Affecté spécial chez Chenard-et-Walker à Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine), il y travailla jusqu’en juin 1940, date à laquelle l’usine déménagea en province. Il quitta femme et enfants en août pour vivre avec Marthe I… Yolande Satz déportée le 17 décembre 1943, mourut au camp d’extermination d’Auschwitz.

Dès septembre 1940 Michel Satz entra en relation avec les Occupants, travailla comme interprète, puis acheteur pour les cantines des réseaux de chemin de fer. Il pratiqua l’escroquerie à la fausse qualité d’inspecteur de police allemand pour escroquer une dizaine de personnes. Il leur proposait la libération de prisonniers de guerre ou d’Israélites internés, se faisait des sommes importantes.

Arrêté par les Allemands, il aurait été condamné aux travaux forcés à perpétuité par le tribunal du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas, VIIIe arr. Le 2 septembre 1942 il était dans le convoi n° 27 qui partit de Drancy à destination d’Auschwitz, sur un millier de déportés, 877 furent gazés dès l’arrivée. Le 27 janvier 1945 quand l’armée soviétique libéra le camp il ne restait que 30 hommes survivants, dont Michel Satz. Rapatrié le 19 mai 1945 il était hospitalisé à l’hôpital Bichat en raison de son état physique.

Quatre de ses enfants avaient été recueillis par Marthe I… son amie. La police arrêta Michel Satz sur mandat d’un Juge d’instruction pour « atteinte à la Sûreté de l’Etat ». Lors de la perquisition de son domicile au 57 rue de Malte à Paris XIe arr., plusieurs photographies étaient saisies où Michel Satz figurait en uniforme d’officier Allemand.

La Cour de justice de la Seine le condamna le 21 janvier 1946 à vingt ans de travaux forcés, à la confiscation de ses biens et à la dégradation nationale. Il fut de nouveau condamné le 16 juillet 1946 pour « intelligence avec l’ennemi » à un an de prison et vingt ans d’interdiction de séjour.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article165082, notice SATZ Michel par Daniel Grason, version mise en ligne le 27 septembre 2014, dernière modification le 22 juin 2015.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0780. – Site internet CDJC.

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