DACHET Robert, Romain, Victor.

Par Jean Puissant

Moignelée (aujourd’hui commune de Sambreville, pr. et arr. Namur), 22 juin 1922 – Anderlecht (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 26 novembre 1976. Journaliste au Drapeau rouge, militant puis dirigeant communiste, fils de Laure Baudson.

L’autobiographie communiste « sincère » de Robert Dachet révèle une personnalité cultivée qui a le sens du récit et du détail irréprochables ce qui lui confère un intérêt qui dépasse sa seule personne.

Issu d’une famille ouvrière de la Basse Sambre (pr. et arr. Namur), Robert Dachet est le fils de Rodolphe Dachet (1895-1935), magasinier aux charbonnages de Bonne Espérance, et de Laure Baudson (1896-1984), ménagère. Ses ascendants sont ouvriers, il est donc « d’origine ouvrière ». Son père est du genre « libéral progressiste », « ami de Bovesse » (François Bovesse, libéral, gouverneur de la province de Namur, assassiné en 1944).

Après l’école primaire de Moignelée, Robert Dachet poursuit les humanités anciennes à l’Athénée de Charleroi (pr. Hainaut, arr. Charleroi). Il s’inscrit à l’Université de Liège (pr. et arr. Liège) en philologie germanique, puis en droit, formation qu’il abandonne en cours de son premier doctorat en 1944. Le militantisme l’emporte sur les études. Il s’est enthousiasmé pour l’Espagne républicaine à l’Athénée. Un camarade d’études à l’université l’amène à adhérer au Parti communiste belge (PCB) en octobre 1941. « Justice sociale », « lutte des classes » nourrissent son engagement… « Les répercussions et les enseignements des événements de 36 à 41 », écrit- il, « la montée du fascisme et de la guerre, l’attitude criminelle de la bourgeoisie et des chefs socialistes, l’entrée en guerre de l’URSS » le justifient.

Actif dans les cercles étudiants, à l’Assemblée générale des étudiants de Liège, Robert Dachet est présent à « Sol », au sein du Front wallon de l’indépendance, au Rassemblement national de la jeunesse (RNJ). Dès juillet 1944, il est aux côtés de Henri Stamps, devient secrétaire à l’organisation de la Fédération de la Basse Sambre. Il est candidat aux élections communales à Moignelée en 1946, tout comme son épouse. Il intègre la première session de l’École centrale du parti en Juin 1945. Il collabore au Drapeau rouge dont il est le secrétaire de rédaction de janvier 1946 à août 1951. S’ensuit un parcours d’apparatchik dans un parti qui se cherche après le reflux.

Robert Dachet travaille au secrétariat national de l’Union belge pour la défense de la paix (UBDP) pour préparer les assises de la paix de l’été 1951, puis au service national « Agitation et propagande du parti ». Il devient secrétaire national des Jeunesses populaires à la Noël 1951. Il se consacre à ces deux tâches jusqu’en juin 1953n où il se consacre à l’agit-prop, avant de retourner au Drapeau rouge où il remplace Félix Coenen au service étranger toujours en 1953.

Les notes internes (1954-1955) concernant Robert Dachet sont révélatrices : « origine prolétarienne », « bon propagandiste », « culture générale, bonne formation théorique, très fraternel, jovial, courageux, travailleur, calme, méthodique… mais manque de fermeté vis-à-vis des autres et manque de confiance en lui ». « Suivant les critères de Dimitrov », il est dévoué au parti, est lié aux masses par la vente de de la presse tous les dimanches. Il a une » morale sans reproche » et est capable d’autocritique. Le militant presque parfait donc. Il est élu au Comité central en 1954. Il est réélu lors des congrès suivants. Il siège au Comité fédéral de Bruxelles et milite à la section d’Anderlecht où il est membre du comité.

Robert Dachet est définitivement attaché au Drapeau rouge où il devient le rédacteur en chef. Mais l’idylle ne dure pas. Il joue un rôle actif dans la grève au journal officiel du parti le 17 octobre 1965, ce qui surprend de la part du rédac-chef. La rédaction avait émis des revendications salariales, les journalistes étant payés comme des permanents du Parti et non pas selon le barème syndical. Le Comité Central du 3 novembre 1965 l’exclut de ses rangs, le déchoit de son titre de rédacteur en chef et lui inflige un blâme. On se rappelle alors qu’il fait l’objet d’un litige financier depuis 1960-1961. Il doit 3.939 francs de journaux non payés : il est responsable de la diffusion de la presse à Anderlecht.

L’Association Internationale des Juristes Démocrates , dont le siège est à Bruxelles l’engage comme Directeur de son Secrétariat.

Marié à une employée des chèques postaux, également membre du PC, Robert Dachet est père d’un enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article165130, notice DACHET Robert, Romain, Victor. par Jean Puissant, version mise en ligne le 27 septembre 2014, dernière modification le 11 février 2020.

Par Jean Puissant

SOURCE : CArCoB, dossier personnel n° 0480.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable