BAUDSON Laure, épouse DACHET.

Par Jean Puissant

Moignelée (aujourd’hui commune de Sambreville, pr. et arr. de Namur), 1er juillet 1896 – Auvelais (aujourd’hui commune de Sambreville), 26 février 1984. Employée, militante communiste, conseillère provinciale puis sénatrice provinciale de Namur, mère de Robert Dachet.

Laure Baudson est née dans une famille ouvrière de trois enfants. Son père, Victor Baudson, travaille dans divers ateliers de la région et devient repasseur de forges au charbonnage de Bonne Espérance à Moignelée. Laure Baudson reçoit une éducation catholique, fréquente la chorale paroissiale. Elle suit l’école primaire de la commune, puis des cours de couture. Elle entre au service des paiements d’indemnité du charbonnage puis est secrétaire adjointe de la Mutualité féminine de Moignelée de 1925 à 1945. Elle épouse Rodolphe Dachet (1895-1935), magasinier au Charbonnage de Bonne Espérance.

C’est l’évolution de son fils, Robert Dachet, qui adhère au Parti communiste belge (PCB) en 1941 qui détermine le cours de son existence. Laure Baudson voue une admiration sans borne à ce fils qui a entamé des études supérieures. Toute la famille (père, mère, grand-père) adhère au PCB.

Après la Seconde Guerre mondiale, Laure Baudson vit de travaux de couture pour tiers. Elle est surnommée la « tricoteuse rouge ». Elle devient secrétaire de Notre Solidarité, vend Le Drapeau rouge aux mineurs et est candidate aux élections provinciales de 1946. Son heure de gloire sonne en septembre 1948 à la suite du décès du sénateur provincial, Henri Stamps. La situation politique est délicate. Les communistes ont quitté le gouvernement désormais PSB-PSC (Parti socialiste belge - Parti social-chrétien). Le PSC est à une voix de la majorité absolue au Sénat (83 sièges pour 84 aux partis de « gauche »). La campagne anticommuniste est au zénith, la Question royale omniprésente. Au nom de la majorité de « gauche » du conseil provincial de Namur, le PCB exige que son remplaçant soit communiste et propose Laure Baudson Lui est opposée la candidature d’un général à la retraite étiqueté PSC. Le vote du conseil provincial est favorable à la communiste. Les vingt-trois conseillers socialistes et les cinq conseillers communistes ont voté pour elle, quatre des six libéraux sont sortis de la salle et il y a un vote blanc et un vote nul. Les libéraux n’ont pas voulu voter pour une candidate communiste, ni pour le gouvernement, ni pour renforcer le PSC.

Une fois élue, Laure Baudson n’intervient à la Haute assemblée que sur le terrain, local, des dégâts miniers à Tamines (aujourd’hui commune de Sambreville, pr. et arr. Namur) « qui menacent de provoquer une catastrophe sans précédent ». Elle n’est pas réélue en 1949. Elle prend part à une série de meetings et au micro de l’Institut national belge de la radiodiffusion (INR). Elle poursuit quelque temps ses activités à Notre Solidarité mais sa santé s’est altérée. Le décès de son fils Robert Dachet en 1976 a définitivement raison de son équilibre et elle disparaît dans l’anonymat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article165131, notice BAUDSON Laure, épouse DACHET. par Jean Puissant, version mise en ligne le 27 septembre 2014, dernière modification le 27 décembre 2019.

Par Jean Puissant

SOURCES : CArCoB, dossier n°3003 – Notice réalisée par A. Daubré, section Journalisme de l’Université libre de Bruxelles, 2005.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable