DEVILLE Gustaaf.

Par Jean Puissant

Ninove (pr. Flandre orientale, arr. Alost - Aalst), 8 septembre 1914 – 18 décembre 1979. Ouvrier, dirigeant local de la Jeune garde socialiste puis militant communiste, résistant, conseiller communal, échevin de Ninove et député communiste de l’arrondissement d’Alost, puis retourne au Belgische socialistische partij (Parti socialiste belge).

Issu d’une famille ouvrière de cinq enfants, Gustaaf Deville poursuit des études moyennes jusqu’à dix-sept ans. Il travaille en usine. Il effectue son service militaire en 1935. À l’âge de quinze ans, il adhère aux Jeunes gardes socialistes (JGS), dont il devient le secrétaire. Sa section compte jusqu’à 300 membres. Il est candidat à un poste de propagandiste au Belgische werklieden partij (BWP - Parti ouvrier belge), poste finalement confié au fils du secrétaire de la section socialiste de Ninove, Van Trimpont.

Gustaaf Deville en quitte la direction des JGS en 1937 lorsqu’il adhère au Parti communiste belge (PCB). Un des frères est membre du PCB depuis 1926. Il a des contacts avec Georges Van Den Boom*. Il cherche à créer une section du PC mais est mobilisé en août 1939. Il sert dans l’artillerie. En août 1940, il est engagé au service du ravitaillement de Ninove d’où il peut plus tard organiser l’aide aux réfractaires. En mai 1943, il adhère au Front de l’indépendance (FI) et parvient à regrouper une trentaine d’adhérents. Il diffuse l’organe du Front, De stem van de onfankelijkheidsfront. Il assure un travail syndical et diffuse le Rode vaan (Drapeau rouge). Ses activités militantes et de résistance lui valent une certaine notoriété.

Gustaaf Deville dirige la section locale du parti qui compte 230 membres en 1946 et au sein de laquelle il diffuse 550 numéros de la Rode vaan. Lors des élections législatives de 1946, il est élu député communiste de l’arrondissement d’Alost (1946-1949), avec 800 voix de préférence. Dans la foulée, Deville est élu conseiller communal de Ninove (1947-1970) et devient échevin des Travaux publics (1947-1952). En 1948, le parti le charge de l’organisation du parti dans la province du Limbourg. Son travail n’est pas couronné de succès et il demande en vain des moyens supplémentaires, propose d’organiser un service social. L’influence communiste repose sur un ancien joueur de football du nom de Lahon, employé au service social de la ville d’Hasselt, licencié pour son engagement politique et devenu cafetier. Un membre du PC se plaint de ce que Deville, parlant de la Tchécoslovaquie, aurait évoqué la nécessité de s’armer pour s’opposer à un coup d’état (1er octobre 1948).

La confiance n’est pas complète. Le Centre du parti note que Gustaaf Deville ne connait pas le français, qu’il pratiquerait le favoritisme (ce qui est confirmé par une lettre de sa main), alors que tous les membres du PC sont d’anciens socialistes. Il lui est également reproché d’avoir renoncé au secrétariat politique de la section lors de son élection. Après le décès de son adversaire socialiste Van Trimpont, Deville regagne le giron du Belgische socialistische partij (BSP - Parti socialiste belge) et termine ses mandats communaux dans le cadre de ce parti. Il a deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article165134, notice DEVILLE Gustaaf. par Jean Puissant, version mise en ligne le 27 septembre 2014, dernière modification le 13 janvier 2020.

Par Jean Puissant

SOURCES : CARCoB, dossier n° 4001 – Notice réalisée par A. Dermine, section Journalisme de l’Université libre de Bruxelles, 2005.

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