PETIT Lucien

Par Frédéric Stévenot

Militant communiste de l’Aisne.

Membre du bureau fédéral du PCF dans l’Aisne après la guerre (mais plus à partir de 1953), adjoint au maire de Chauny en 1945, Louis Petit était employé SNCF et rédacteur au journal La Liberté de l’Aisne. C’était aussi un ancien résistant.
Le canton de Chauny était avant-guerre détenu par l’URD. Louis Ternynck, industriel du sucre de Chauny, révoqué par l’administration en janvier 1945. Il fut alors remplacé par Adrien Renard, au titre de la CGT. En septembre 1945, Adrien Renard se présenta dans un autre canton, Louis Petit fut appelé par la Fédération de l’Aisne pour être le candidat du PCF dans ce canton, l’unité de candidature n’a pu être réalisée entre socialistes et communistes. Louis Petit obtint néanmoins 2273 voix (28,3 % des suffrages exprimés), et arriva devant l’URD Louis Ternynck (1998 voix, 24,8 %), le socialiste Maurice Ancelin (1516 voix, 18,8 %), le républicain-démocrate Robert Labriot (1585 (19,7 %), le radical-socialiste Léon Béranger (641 voix, 8 %), et l’UDSR Camille Borgne (27 voix, 0,3 %).

Lucien Petit et Louis Ternynck restent seuls en présence au second tour. Le candidat communiste l’emporte par 4 205 voix contre 4041, mais de justesse : malgré un contexte général favorable à la gauche, il ne parvint à rassembler que 50,8 % des suffrages exprimés ; la position de Louis Ternynck restait donc solide.
Une action est d’ailleurs entreprise contre Lucien Petit devant le Conseil de préfecture interdépartemental de Châlons-sur-Marne, qui prononça l’invalidation de l’élection, par un arrêté du 9 novembre 1945. La Fédéaation communiste dépose une requête devant le Conseil d’État ; mais celui-ci la rejette le 3 juin 1946, au motif que ne pouvant pas être électeur, Lucien Petit ne pouvait pas être non plus éligible. Il avait été en effet condamné le 25 juin 1925 par le tribunal militaire de Paris à 4 mois de prison, puis à 8 mois par le tribunal militaire de Lille, le 20 septembre 1931 ; il était aussi inéligible jusqu’au 5 août 1947.

De nouvelles élections eurent lieu les 24 novembre et 1er décembre 1946. Paul Doloy tenta de conserver le canton au PCF, mais il échoua au second tour devant l’industriel du sucre, Louis Ternynck, candidat du PRL (Parti républicain de la liberté).

Lucien Petit figura en sixième position de la liste communiste aux élections à la première constituante d’octobre 1945, et ne fut pas élu. Il fut aussi en cinquième position lors des élections à la seconde constituante et aux législatives de 1946. Il était pressenti pour représenter le PCF aux cantonales de mars 1949 dans le canton de Chauny, où il était livreur ; mais c’est finalement Laurent Charpentier qui futdésigné.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article165221, notice PETIT Lucien par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 28 septembre 2014, dernière modification le 28 septembre 2014.

Par Frédéric Stévenot

SOURCES : Arch. Dép. Aisne, Délibérations du Conseil général de l’Aisne (1945-1981), 3 MM 4, 3 MM 9, 7442, 7444, 10 756, 10757. — La Liberté de l’Aisne (n° 48 du 8/9/1945). —La Dépêche de l’Aisne (10 octobre 1945, 6 novembre 1946).

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