BUND Pierre

Par Pierre Schill

Né le 12 octobre 1889 à Sarreguemines (Lorraine annexée), mort le 4 novembre 1976 à Forbach (Moselle) ; serrurier ; président du syndicat unitaire des cheminots de Forbach puis militant de la CFTC ; militant communiste puis MRP ; conseiller municipal de Forbach (1919-1959).

Fils aîné d’une famille de sept enfants dont le père était chef de train à la Reichsbahn au moment où l’Alsace-Lorraine était annexée à l’Allemagne, Pierre Bund — parfois écrit Bundt — entreprit un apprentissage de mécanicien avant d’effectuer son service militaire dans l’armée impériale allemande entre octobre 1909 et septembre 1911. À son retour, il décida lui aussi d’entrer à la Reichsbahn. Il fut titularisé comme mécanicien de route à la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine en décembre 1919. Ce fut le point de départ d’une carrière de quarante ans entrecoupée par la guerre et l’évacuation à Sézanne (Marne) en septembre 1939.
Au lendemain de la Grande Guerre, Pierre Bund avait en effet été proche des communistes et avait milité au syndicat CGT des cheminots. En septembre 1920, il comptait parmi les membres les plus influents du syndicat. Il avait animé au cours de l’été de nombreuses réunions syndicales dans l’est du bassin houiller lorrain notamment lors des campagnes électorales pour les commissions paritaires (août 1920). Il est probable qu’il fût lui même candidat de la CGT à Forbach. Après la scission il choisit le camp des unitaires et devint président du syndicat des cheminots unitaires de Forbach.
Au cours de sa carrière professionnelle, Pierre Bund milita à la CFTC probablement à partir du moment où politiquement il se rapprocha de la droite, c’est-à-dire à partir de la première moitié des années trente.
Parallèlement à cet engagement syndical, Pierre Bund s’investit dans la vie municipale à Forbach, d’abord sous les couleurs de la gauche communiste puis de la démocratie chrétienne. Il se présenta aux élections municipales du 30 novembre 1919 sur la liste représentant « toutes les classes » menée par l’industriel Louis Couturier. Il obtint au premier tour 392 voix sur 902 suffrages exprimés et fut élu au second tour. Au début des années vingt il était un militant communiste actif et fut à nouveau candidat aux élections municipales des 3 et 10 mai 1925. Il obtint 677 voix sur 1 917 suffrages exprimés. Au second tour il obtint 1 033 voix sur 1 904 suffrages exprimés et fut donc réélu. Il se représenta au scrutin des 5 et 12 mai 1929, toujours sur la liste communiste, et il fut réélu au second tour en rassemblant 1 004 voix sur 1 939 suffrages exprimés.
Pierre Bund fut à nouveau candidat aux élections municipales des 5 et 12 mai 1935 mais cette fois sur la Liste de concentration nationale (droite) menée par le maire sortant Paul Harter qui était opposée à une liste communiste et à une liste socialiste. Il obtint au premier tour 1 338 voix sur 2 163 suffrages exprimés pour 2 196 votants et 2 657 électeurs inscrits et fut réélu.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale il se représenta aux élections municipales des 23 et 30 septembre 1945 sur la liste d’intérêt communal opposée à la liste de gauche d’Entente républicaine et antifasciste. Il retrouva son siège de conseiller municipal. Il fut réélu sur des listes d’entente communale à dominantes Mouvement républicain populaire (MRP) et Rassemblement du peuple français (RPF) lors des élections municipales d’octobre 1947 et d’avril 1953.
Il se présenta une dernière fois aux élections municipales des 8 et 15 mars 1959 sur la Liste d’union pour un renouveau communal qui était notamment opposée à une liste communiste et à la liste du sénateur-maire Jean-Eric Bousch (gaulliste) qui remporta les élections avec une moyenne d’environ 4 600 voix. Il obtint 989 voix sur 6 006 suffrages exprimés.
Pierre Bund était titulaire de la médaille d’argent départementale pour le dévouement à la vie communale. Il avait toute sa vie baigné dans une ambiance cheminote : outre son père qui était cheminot, son beau-père était mécanicien, l’un de ses frères était facteur enregistrant et ses deux fils furent sous-chef de gare.
Marié le 6 mai 1918 à Montigny-lès-Metz (Lorraine annexée) avec Rose Feit, il était père de trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article1653, notice BUND Pierre par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 12 février 2012.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 301 M 76, 83 ; 303 M 111 ; 145 W 28 ; 1330 W 265 et 266. — Arch. Com. Forbach, renseignements fournis par Jean-Claude Flauss. — Arch. familiales. — L’Humanité d’Alsace-Lorraine, 14 mai 1929 — Le Messin, 6 mai 1935. — Le Républicain Lorrain, 25 septembre 1945, 20 octobre 1947 et 28 avril 1953. — Le Courrier de Metz, 28 avril 1953 et 10 mars 1959. — Renseignements fournis par Paul Bund, son fils et Alain Willigsecker, son petit-fils.

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