PRAND E. [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Membre de l’AIT demeurant à new York, E. Prand occupait en mars 1872 la fonction de secrétaire de la section française n° 2. Il signa à ce titre le communiqué annonçant l’expulsion de P. Papin. Quelques jours plus tard, il fut désigné par la section française n° 19 de San Francisco (Californie) pour être son représentant au conseil fédéral (séance du 3 mars).

Peu après, E. Prand, qui était employé en qualité de dessinateur, fut renvoyé par son patron pour avoir organisé (ou, plus vraisemblablement, tenté d’organiser) un banquet commémorant l’anniversaire du 18 mars. Employé depuis longtemps dans cette entreprise comme contremaître, Prand reçut le soutien unanime de ses 25 camarades d’atelier qui cessèrent le travail ; l’un d’eux aurait même refusé les 10 dollars d’augmentation offert par leur patron pour prendre la place du licencié.

E. Prand partit quelques jours plus tard à Galveston (Texas) en quête d’un emploi. Début avril, il prit en effet la parole dans cette ville devant un auditoire de 200 personnes à l’occasion d’un meeting convoqué par l’AIT, et raconta dans quelles conditions il venait d’être renvoyé. Il retourna ensuite s’installer à Boston. En mars 1873, il était toujours membre de l’AIT « centraliste » (section I), comme en témoigne la lettre que lui adressa F. A. Sorge au nom du conseil général le 1er avril 1873.

En 1876, E. Prand résidait à Boston Highlands et il était membre du Workingmen’s Party of the United States, le premier parti socialiste américain se réclamant du marxisme. À ce titre il fit parvenir au Labor Standard le produit d’une souscription qui s’élevait à 10 dollars.