PRÉVOST Louis [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]
Par Michel Cordillot
Mineur de fond ; militant socialiste proche de la mouvance anarcho-syndicaliste ; militant mutualiste et associatif ; membre-fondateur de la section de Westville (Illinois) du PSA ; collaborateur occasionnel de L’Union des travailleurs.
Mineur français émigré aux États-Unis sans doute à la suite d’une mise à l’index, Louis Prévost s’installa à Westville (Illinois). Suite à la manifestation organisée à l’occasion de Labor Day en 1905, Jean Brault dut quitter cette ville, et il semblerait que Louis Prévost l’ait remplacé pour devenir le principal dirigeant local des socialistes francophones. Dans une lettre adressée à l’Union des travailleurs en avril 1906, il appelait tous les révolutionnaires du cru à serrer les rangs autour du club La Fraternelle « où la fusion des peuples s’est faite » afin de protester contre les descentes de police et les violences.
La même année, Louis Prévost se lia avec des éléments anarcho-syndicalistes récemment arrivés de France et il se fit l’avocat de la grève générale révolutionnaire dans les colonnes de L’Union des travailleurs. Également abonné à L’Action syndicale de Lens, il versa 5 F au profit de ce journal et promit qu’il écrirait avec Adolphe Champommier un article sur le syndicalisme américain. L’année suivante, il fit parvenir la somme de 1 dollar à ses camarades français pour les aider à financer leur propagande.
Collaborateur occasionnel de L’Union des travailleurs, Louis Prévost dénonça début 1906 l’infiltration d’espions dans les unions ouvrières (syndicats) ; il appela également les Français des États-Unis à s’intéresser davantage aux progrès du socialisme et se prononça sans équivoque pour l’émancipation sociale et politique de la femme. Il fut également à l’origine de la formation à Westville d’un Groupe d’Études sociales, dont la première réunion eut lieu en février 1907 chez Frank Billot. En 1908, il poussa à la création d’une section du PSA, qui compta rapidement 21 membres et dont il anima la première réunion par une causerie.
Militant mutualiste, Louis Prévost était membre de La Fraternelle de Westville. Il fut à ce titre en mai 1907 l’un des cosignataires d’un projet visant à solidariser toutes les sociétés de secours mutuels francophones existant aux États-Unis.
Louis Prévost demeura un lecteur fidèle et généreux de L’Union des travailleurs jusqu’en 1913 au moins.
Par Michel Cordillot
SOURCES : L’Union des travailleurs, 5 avril, 10 mai, 31 mai 1906, 14 février, 21 février, 28 février, 2 mai 1907, 7 mai, 28 mai, 4 juin, 16 juillet 1908, 5 janvier 1911 entre autres ; L’Action syndicale, 19-26 août 1906, 24 mars 1907.