BERTRAN Renée [née CAILLOUET Renée, Aimée, Anna]

Par Jacques Girault

Née le 26 octobre 1897 à Courbevoie (Seine/Hauts-de-Seine), morte le 5 octobre 1982 à Sèvres (Hauts-de-Seine) ; directrice de collège technique ; militante syndicaliste (SNET) ; membre du Conseil supérieur de l’Éducation nationale.

Fille d’un employé, Renée Caillouet, élève de l’École normale d’institutrices de la Seine, était titulaire du brevet supérieur (1915) et du professorat d’hygiène (1916). En congé pour convenances personnelles de 1916 à 1919, elle obtint le baccalauréat (sciences) en 1917. Institutrice à l’école primaire de garçons à Neuilly-Plaisance (Seine-et-Oise/ Seine-Saint-Denis) d’octobre 1919 à juin 1920, elle prit à nouveau un congé sans traitement à partir de juin 1920 et fut admissible au concours d’entrée à l’École normale supérieure de Sèvres en 1920. L’année suivante, elle prépara et obtint le certificat d’aptitude au professorat industriel.

Nommée professeur à l’école pratique de commerce et d’industrie de jeunes filles à Firminy (Loire) en octobre 1921, elle enseignait les sciences, l’enseignement ménager, la gymnastique et organisait des projections cinématographiques. Elle fut mutée professeur à l’EPCI de filles à Reims (Marne) en 1926, puis à l’EPCI de garçons à Saint-Chamond (Loire) en 1927. Elle se maria en septembre 1927 à Gisors (Eure) avec André Bertran, fils d’un horloger, professeur agrégé de physique (reçu au concours en 1926). Ils eurent une fille.

Renée Bertran obtint un poste à l’EPCI de filles à Saint-Étienne (Loire) en 1928, ville où enseignait son mari. Elle organisa les bibliothèques d’élèves de l’établissement. Puis elle fut nommée à l’EPCI de garçons de Suresnes (Seine/Hauts-de-Seine) en 1932, tandis que son mari entrait dans le cadre parisien au lycée Louis le Grand à Paris.

Renée Bertran participa à la Résistance au Front national universitaire. Membre du bureau national du Syndicat national de l’enseignement technique à la Libération, elle fut désignée, par arrêté du 18 janvier 1945, comme chargée de mission (épuration) à la Direction de l’enseignement technique (elle occupa cette charge de novembre 1944 à novembre 1947). L’arrêté la désignait aussi comme membre de la troisième commission de coordination et de jurisprudence du Conseil supérieur d’enquête. À partir de mars 1945, elle représentait le Syndicat national de l’enseignement technique auprès de l’administration centrale du ministère de l’Éducation nationale.

En juin 1946, elle fut élue sur la liste du SNET, membre titulaire du Conseil de l’Enseignement technique au titre des professeurs des collèges techniques, des sections techniques des collèges modernes, des écoles de métiers, des sections professionnelles des cours complémentaires de jeunes filles (enseignements scientifiques), représentante de ce Conseil au Conseil de l’Enseignement du second degré et membre du Conseil supérieur de l’Éducation nationale. En janvier 1947, elle fut chargée d’assurer « la liaison » entre les deux directions de l’Enseignement technique et du Second degré. En juin suivant, le SNET la fit désigner membre suppléant du conseil de discipline des professeurs techniques.

Renée Bertran fut nommée, en juin 1947, directrice des sections techniques du lycée expérimental de jeunes filles de Sèvres (Seine-et-Oise/Hauts-de-Seine), en liaison avec le Centre international d’études pédagogiques. Elle réaménagea ces sections, conformément au projet de réforme Langevin-Wallon. Elle intégra notamment le centre d’apprentissage aux sections techniques du lycée devenu pilote. Le 31 octobre 1947, elle considérait sa mission, comme devant « mettre tout en œuvre pour faire vivre la Réforme et lui donner son plein sens social, faire en sorte que l’enseignement actuellement “secondaire“ devienne un enseignement de masse ». En janvier 1949, des responsabilités de direction des études techniques dans les classes nouvelles du lycée s’ajoutèrent. Assimilée aux directrices de collèges techniques, elle resta adjointe de la directrice du lycée.

Depuis 1947, son mari, nommé professeur de spéciales au lycée Louis le Grand, assurait des enseignements dans les écoles normales supérieures de Fontenay-aux-Roses et de Saint-Cloud. Il dirigeait aussi une collection de manuels de physique et chimie aux éditions Delagrave.

Elle prit sa retraite en 1958.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16532, notice BERTRAN Renée [née CAILLOUET Renée, Aimée, Anna] par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 27 août 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., AJ/16/5869, F17 17795, 26957, 30379/A (dossier Othon).— JO, 18 janvier 1945. — Arch. IRHSES (dont Le Conseil Supérieur de l’Education nationale et les Conseils d’enseignement, MEN, Imp. nationale, 1946, Le Travailleur de l’enseignement technique, brochure de l’ACREN, 1948) — Notes d’Alain Dalançon

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