RENAUD Jules [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Né à Rolle (canton de Vaud, Suisse) le 25 avril 1826, Jules Renaud quitta sa région natale à l’âge de treize ans, pour aller faire son apprentissage à Paris chez un oncle bijoutier. C’est à cette époque qu’il adhéra à la doctrine icarienne.

Désigné par Cabet pour faire partie de la deuxième Avant-garde, Jules Renaud partit pour les États-Unis le 3 juin 1848, et il arriva à La Nouvelle-Orléans (Louisiane) le 22 juillet. Après l’échec subi au Texas, il abandonna le groupe qui regagnait péniblement La Nouvelle-Orléans pour rester à Shreveport.

Quelque temps plus tard, il décida de rejoindre Cabet à Nauvoo (Illinois), où il demanda la citoyenneté américaine le 31 juillet 1852.

Jules Renaud fut le premier Icarien à explorer le sud-ouest de l’Iowa. Dès la fin de 1851, Cabet songeait à y établir un jour la communauté et, entre 1853 et 1856, Jules Renaud fit plusieurs voyages à cheval entre Nauvoo et les terres de l’Iowa (où il se trouvait en juillet 1854). Il fut chargé de négocier plusieurs achats fonciers supplémentaires et fut nommé président de la communauté de Corning. Plusieurs lettres de lui furent publiées dans la Communauté icarienne du 4 octobre 1854. Il y donnait des détails sur l’avancement des travaux agricoles et l’édification de nouveaux bâtiments.

En juillet 1855, Jules Renaud se rangea aux côtés de l’opposition à Cabet. En mars 1857, il fut élu secrétaire de la communauté de Nauvoo.

Il épousa peu après Amanda Couloy, fille de deux communistes icariens arrivés à Nauvoo en 1856. Désireux de retravailler dans la bijouterie, il décida de quitter Corning pour aller s’installer à Saint Louis (Missouri), où il fut embauché par la maison Jacquard. Durant la guerre de Sécession, il s’enrôla dans la milice de l’État. Plus tard, il repartit s’installer à Keokuk (Iowa) afin d’y ouvrir son propre magasin de bijouterie.

Jules Renaud mourut à Keokuk le 11 janvier 1906, quelques mois après son épouse. Ils avaient eu deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article165449, notice RENAUD Jules [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 30 septembre 2014, dernière modification le 30 septembre 2014.

Par Michel Cordillot

SOURCES : Federal census 1850 ; Naturalization Records, Hancock County, Ill. ; Le Populaire de 1841, 11 juin 1848, 1er juillet 1849 entre autres ; Colonie icarienne, 26 juillet 1854 ; Revue icarienne, n° 1 (octobre 1856), n° 6 (avril 1857) ; Icarian Studies Newsletter, printemps 1982, p. 4 ; Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély & cie, 1907, p. 399 ; Fernand Rude, « Allons en Icarie ». Deux ouvriers viennois aux États-Unis en 1855, Grenoble, PUG, 1980, p. 171 ; Robert P. Sutton, Les Icariens : The Utopian Dream in Europe and America, Urbana, University of Illinois Press, 1994, p. 69 ; Notes de Robert Sutton et François Fourn.

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