BODECHON Jean, Émile, Jérôme

Par René Vandenkoornhuyse

Né le 31 mai 1926 à Calais (Pas-de-Calais), fusillé sans jugement dans la nuit du 2 au 3 septembre 1944 à la citadelle de Calais (Pas-de-Calais)  ; résistant FTPF de Calais.

Jean Bodechon
Jean Bodechon
Archives de Robert Chaussois propriété de M. Aucoin

Fils de René Bodechon, dessinateur en tulle puis inspecteur d’assurances, et de Palmire Vang, sans profession, Jean Bodechon, benjamin des cinq fusillés de la citadelle de Calais (18 ans et 3 mois), était né à Calais en 1926. Ayant obtenu son brevet et ne voulant pas quitter Calais, il trouva un emploi à l’usine Brampton, (sa famille habitait au 210 Boulevard La Fayette à deux pas de l’usine.) Il n’était pas rallié les FTP par idéologie, mais par désir d’agir pour son la libération de la France. Il prit une part active dans la résistance, ainsi le 1er avril 1944, il transporta deux mitraillettes. Le 18 mai 1944, il participa au sabotage des camions allemands de la rue Gustave Cuvelier. Le 16 août 1944, pendant le sabotage des transformateurs de l’usine Brampton il fut reconnu par Annocque Jules, surveillant de l’usine. Celui-ci fut interrogé et battu par la police allemande  ; sous les coups il déclara avoir vu Jean Bodechon. Celui-ci fut arrêté avec son père et conduit à la sécurité de la kriegsmarine, puis écroué à la prison du pont Lottin. Après son arrestation, une perquisition fut effectuée chez lui, assez superficiellement. Les Allemands ne trouvèrent pas un poste à galène, caché dans le creux d’une pendule de cheminée, et ne s’attardèrent devant une machine à écrire qui a pourtant servi à taper des textes patriotiques diffusés en ville ou collés sur les murs. Ils cherchaient surtout des armes. Jean Bodechon fut torturé.

Jean Bodechon a été fusillé avec Alfred Legros, Fernand Gouverneur, Alfred Véron et Roland Le Gal. Comme ses camarades, il a été décoré a titre posthume de la Croix de guerre, de la Médaille militaire et de quelques autres médailles (résistance, internement , commémoratives). Jean Bodechon repose aujourd’hui au cimetière sud de Calais, dans le caveau de famille. Son nom, comme celui de ses camarades, a été donné à une rue de la cité du fort Nieulay. Jean Bodechon avait le grade de sergent.

Il a fallu attendre la fin de la guerre pour que la recherche des corps soit entreprise. Enfin des propos de prisonniers de guerre et des interrogatoires effectués en Angleterre apportèrent la confirmation que, après avoir été fusillés, les cinq FTP avaient été enterrés dans la citadelle .Mais compte tenu de l’étendue de cette fortification de Vauban, il ne fut pas facile de retrouver une fosse avec cinq corps. La police judiciaire française retrouva en Angleterre, l’officier Allemand qui a lu la sentence de mort à l’endroit de l’exécution, l’Oberleutnant Albin Kellner qui déclara que les cinq jeunes gens avaient été fusillés au matin du dimanche 3 septembre 1944, l’un après l’autre et leurs corps jetés dans une fosse commune, il en désigna l’endroit. La citadelle étant occupée par les ouvriers du Ministère de la Reconstruction Urbaine, c’est dans une fosse située sous un tas de tuiles que les corps des suppliciés furent retrouvés.

La municipalité Calaisienne décida de faire à ces hommes des obsèques solennelles qui eurent lieu le jeudi, 16 octobre 1947. Les corps furent exposés au Palais de Justice Place Crèvecoeur où la foule leur rendit un dernier hommage. Le cortège funèbre se rendit ensuite au cimetière Sud où furent inhumés les corps d’Alfred Legros et Jean Bodechon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article165529, notice BODECHON Jean, Émile, Jérôme par René Vandenkoornhuyse, version mise en ligne le 13 octobre 2014, dernière modification le 12 avril 2017.

Par René Vandenkoornhuyse

Jean Bodechon
Jean Bodechon
Archives de Robert Chaussois propriété de M. Aucoin
Tombe de Jean Bodechon
Tombe de Jean Bodechon
Cliché de René Vandenkoornhuyse

SOURCES : DAVCC, Caen. — Robert Chaussois, Calais au bout du tunnel Février, Août 1944, Sa imprimerie centrale de l’ouest, La Roche-sur-Yon
Jean - Marie Fossier, Zone Interdite Nord Pas-de-Calais, imprimé à Lens (62) dans les ateliers d’IPC pour le compte de la FNDIRP. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable