ROBINET Benjamin [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Communard exilé aux États-Unis ; militant blanquiste.

Réfugié à New York, Benjamin Robinet prit part le 30 mars 1876 à la réunion de proscrits qui se tint à Husch’s Hall, 123 Houston str, sous la présidence d’E. Fondeville (voir ce nom). À cette occasion furent examinées les accusations formulées contre les frères Albert et Élie May, et ces derniers furent définitivement exclus de la Société des Réfugiés.

Quelques semaines plus tard, en tant que membre du comité exécutif du groupe communiste-révolutionnaire de New York, Benjamin Robinet fut l’un des signataires du manifeste d’inspiration blanquiste adressé aux communards proscrits et autres révolutionnaires :
« Dans l’armée de la Révolution, les moyens les plus efficaces à employer pour l’extermination complète de la bourgeoisie, les meilleurs armes pour se défendre contre les agressions et les pièges de ses valets sont : les représailles, l’immolation impitoyable de tous nos ennemis, la destruction de leurs palais et de leurs propriétés par l’incendie…

« Avec le dernier prêtre disparaîtra le dernier vestige de l’oppression et de la misère. Le moment approche où les événements vont nous faire surgir sur le terrain de la revanche pour la dernière lutte et la victoire définitive.

« Communistes, athées, révolutionnaires, serrons les rangs. Qu’un parti plus sacré que celui de la Sainte-Alliance nous unisse pour marcher à la conquête du pouvoir politique pour l’extermination complète des jésuites de la bourgeoisie. »

Benjamin Robinet figura parmi les 54 signataires de la lettre de soutien adressée le 31 décembre 1877 par les communistes newyorkais aux membres de la Vieille Icarie à la demande d’Arsène Sauva (voir Joseph Olivier). L’année suivante, lors du lancement du journal blanquiste La Centralisation, il fut désigné pour en être le rédacteur en chef ; il fut également l’un des organisateurs coordonnateurs chargés par la Société des réfugiés de la Commune de préparer la cérémonie anniversaire du 18 mars à New York.

Le 31 août 1878, Benjamin Robinet était présent à une réunion de la Société des réfugiés qui se tint dans cette même ville, et qui vit Henri Hanser mettre Edmond Mégy en accusation pour sa grossièreté et ses fanfaronades.

La trace de Benjamin Robinet se perd ensuite, sans que l’on puisse dire s’il resta à New York ou s’il rentra en France après l’amnistie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article165560, notice ROBINET Benjamin [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 1er octobre 2014, dernière modification le 6 juin 2020.

Par Michel Cordillot

SOURCES : Arch. PPo. B/a429 et Ba/435 (rapport du 28 mai 1876) ; L’Étoile du Kansas et de l’Iowa, 1er février 1878 ; L’Égalité (Paris), 14 avril 1878 ; Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély & cie, 1907, p. 531 ; Michel Cordillot, « Les Blanquistes à New York », Bulletin de la Société d’Histoire de la Révolution de 1848, Paris, 1990.

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