VACHER Abel, Gabriel

Par Barbara Bonazzi, Daniel Grason

Né le 26 décembre 1904 à Bouligny (Meuse), fusillé comme otage le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ajusteur-outilleur ; militant communiste, membre du Front national , résistant FTPF.

Fils de Léonard Vacher et d’Adèle Chalard, Abel Vacher résidait 13 rue du Hêtre-Pourpre dans un pavillon dont il était le propriétaire à Meudon (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine). Il était marié avec Célina Thellier et père de deux enfants. En 1937, il travaillait comme ajusteur-outilleur à la Société de constructions aéronautiques du Centre (SNCAC), ex-Nieuport, à Issy-les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine). Il était membre de la cellule communiste.
De la classe 1924, Abel Vacher fut affecté spécial de septembre 1939 à juillet 1940 à la Société de recherches aéronautiques à Clamart. Il participa au comité populaire de l’usine de construction de camions Willème à Nanterre, puis à celui de la SNCAC, ex-Farman, à Boulogne-Billancourt. Il adhéra au Front national en mai 1941. Lors de filatures le 20 avril 1942 au pont de Saint-Cloud, des inspecteurs des Renseignements généraux repérèrent Abel Vacher en compagnie de Georges Bourdenet, Yves Cassé et Roque vers 19 h 15.
Militant communiste clandestin, résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP) depuis janvier 1942, Abel Vacher fut arrêté à son domicile de Meudon par des policiers de la Brigade spéciale no 2 (BS2) le 16 mai 1942. Il fut accusé de menées terroristes, distribution de tracts anti-allemands et recrutement de militants. Célina Vacher, son épouse, écrivit le 3 août 1942 au préfet de police ; elle soulignait que son mari n’était pas inculpé et était interné au dépôt de la préfecture de police. Salariée dans un laboratoire de films, mère de « deux jolis bambins », elle lui demandait un « certificat d’internement » afin qu’elle puisse bénéficier des allocations familiales. Le 29 septembre 1942 Abel Vacher fut interné au camp de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le 28 septembre 1943 vers 9 h 20, l’équipe spéciale des Francs-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) parisiens composée de Marcel Rajman, Celestino Alfonso et Leo Kneler était rue Pétrarque à Paris (XVIe arr.). Julius Ritter, général SS, responsable de l’envoi des jeunes Français pour le Service du travail obligatoire (STO), sortit de son domicile en automobile. Celestino Alfonso tira, Julius Ritter tenta de sortir par l’autre porte, Marcel Rajman tira à trois reprises.
Sous le titre « Les représailles contre les actes terroristes », le quotidien collaborationniste Le Matin publia un très bref communiqué : « Les attentats et les actes de sabotage se sont multipliés en France ces derniers temps. Pour cette raison 50 terroristes, convaincus d’avoir participé à des actes de sabotage et de terrorisme ont été fusillés le 2 octobre 1943 sur l’ordre du Höherer S.S. und Polizeiführer. »
Cinquante otages furent passés par les armes au Mont-Valérien le 2 octobre 1943, dont Abel Vacher, Georges Bourdenet et Yves Cassé. Le corps d’Abel Vacher fut incinéré au Père-Lachaise (XXe arr.). Après la Libération, ses restes furent réinhumés dans le carré militaire de Trivaux, à Meudon. Le conseil municipal donna son nom à une rue de la ville.
La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée par décision du secrétaire ]général aux Anciens Combattants en date du 26 février 1945.
Son nom est gravé sur le monument cloche du Mont-Valérien.
Son graffiti de la chapelle du Mont-Valérien :
Albert VACHER de MEUDON
2-10-43 VIVE LA FRANCE !

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article165672, notice VACHER Abel, Gabriel par Barbara Bonazzi, Daniel Grason, version mise en ligne le 13 octobre 2014, dernière modification le 28 mars 2021.

Par Barbara Bonazzi, Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0549, BA 2116. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 6 (Notes Thomas Pouty). – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit.Le Matin, 4 octobre 1943. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil (l’acte de décès confirme la date et le lieu de naissance, mais pas la mairie de Bouligny). — Site du Mont-Valérien.

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