SALARNIER Noël [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]
Par Michel Cordillot
Communiste icarien, tailleur en région parisienne, Salarnier fut en 1847 l’un des cent cinquante premiers admis dans la société constituée pour organiser le départ en Icarie. Il ne partit pourtant pas immédiatement et se chargea de collecter des fonds pour le Secours icarien en 1849-1850.
Salarnier émigra aux États-Unis avec sa femme Alexandrine (Maud selon d’autres sources) à la fin de l’année 1855. Ils étaient présents à Nauvoo (Illinois) au moment de la crise qui aboutit à l’expulsion de Cabet de la communauté. Ils soutinrent ce dernier contre ses opposants et le suivirent à Saint-Louis. Ils rédigèrent ultérieurement un récit de la crise aujourd’hui conservé à la BNF.
Salarnier resta membre de la communauté Saint Louis (Missouri), jusqu’en 1860 au moins.
Habitant toujours à Saint Louis après la guerre de Sécession, Noël Salarnier figura en 1872-73 parmi les membres de la section française n° 14 de l’AIT qui versèrent leur écot aux souscriptions organisées au bénéfice des réfugiés de la Commune, des grévistes de Monthey (Suisse) et des veuves et orphelins des combattants fédérés.
Par Michel Cordillot
SOURCES : BN, Nafr. 18 150, Papiers Cabet, ff. 30 à 34 ; Federal Census 1860 ; Le Populaire de 1841, passim ; Bulletin des lois, 1er mars 1858 ; Le Socialiste, 20 janvier, 4 mai 1872, 23 février 1873 ; Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély & cie, 1907 ; Robert P. Sutton, Les Icariens : The Utopian Dream in Europe and America, Urbana, University of Illinois Press, 1994 ; Notes de François Fourn et Robert Sutton.