Par Olivier Dedieu, Gilles Morin
Né le 21 janvier 1895 à Montagnac (Hérault), mort le 25 octobre 1982 à Montpellier (Hérault) ; propriétaire exploitant, viticulteur ; militant socialiste et syndicaliste agricole ; maire (1945-1947) et conseiller général (1937-1951) de Mèze (Hérault) ; membre du Comité départemental de Libération, président de la FDSEA et de la fédération des caves coopératives viticoles.
Fils d’un régisseur, Marius Bessède fut ouvrier agricole puis petit propriétaire coopérateur. Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, il s’engagea dans le combat politique et adhéra à la SFIO. Secrétaire du comité antifasciste de Mèze en 1934, il fut en 1935 tête de liste SFIO dans cette ville aux élections municipales mais fut battu par la municipalité radicale sortante. En 1936, il fut membre de la commission mixte des JS au sein de la fédération SFIO. H. Bessède fut élu conseiller général de ce canton en octobre 1937. Chef de secteur des MUR, « Résistant actif « selon le préfet en 1945, il était président du Comité local de Libération et un membre influent du Comité départemental de Libération. Maire de Mèze en avril 1945, il fut réélu conseiller général SFIO en septembre 1945.
À compter de la période de la Libération, H. Bessède devint l’un des principaux responsables de la viticulture et de la coopération de l’Hérault. Nommé par le comité départemental de Libération membre du comité départemental d’action agricole et du comité de défense et d’action paysanne (CDAP), il prit aux communistes la direction de ce comité à la fin de l’année 1945. Président de la cave coopérative de Mèze, administrateur de la fédération départementale des caves coopératives, vice-président de la CGA, vice-président de la confédération générale des viticulteurs de Montpellier, président de la FDSEA, membre du comité de gestion des caisses de réassurances agricoles du Midi, il fonda l’union départementale des CUMA, prit la direction de la fédération des caves en 1946 et fut nommé membre de la commission interministérielle à la viticulture. Son audience dans le monde viticole expliqua sa présence, en 3e position, sur la liste SFIO lors de la première élection constituante.
Ses engagements professionnels expliquèrent son retrait progressif de la politique active. Après ne pas s’être représenté lors des élections municipales de 1947, il en fit de même lors des cantonales de 1951. Critiqué au sein de la fédération pour son manque d’activisme militant, il ne reprit pas sa carte en 1952. Il cessa par la suite toute activité politique.
Henri Bessède fut un dirigeant viticole de premier plan. Administrateur de l’URCAM, membre puis président de la chambre d’agriculture, président de l’institut coopératif du vin, il fut président de la fédération départementale des caves de l’Hérault jusqu’en 1963 puis après 1967, quand le conseil d’administration lui demanda de reprendre la direction suite à des conflits internes. Secrétaire général de la fédération méridionale des caves coopératives dès 1949, il fut aussi président de la FDSEA jusqu’en 1976. Nationalement, il fut membre de la confédération nationale de la coopération, secrétaire général confédération nationale de la coopération viticole, le premier président de l’institut des vins de consommation courante en 1955, vice-président de la fédération des associations viticoles de France puis président de cette association de 1967 à 1969.
Partisan d’une meilleure reconnaissance de la coopération, il développa et dirigea le syndicat des vignerons coopérateurs pour contrer l’influence de la CGVM dans les années 1950. À compter de la fin des années 1960, son influence déclina, face à l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants viticoles, les Jeunes viticulteurs. L’émergence de ces derniers, sur fond de crise structurelle de la viticulture méridionale, amena Henri Bessède à successivement abandonner la chambre d’agriculture puis la FDSEA. Président d’honneur de nombreuses institutions viticoles, il ne garda à la fin des années 1970 qu’un simple poste d’administrateur de la fédération des caves viticoles de l’Hérault.
Par Olivier Dedieu, Gilles Morin
SOURCES : Arch. Nat F/1a/3214. F/1a/3228. F/1cII/285. F/1cII/291. — Arch. Dép. Hérault, 1 M 1122, 3 M 180, 3 M 2525, 2 W 957, 2 W 294, 2 W 1085, 2 W 1109, 12 W 732, 19 W 41, 138 W 12, 172 W 30, 322 W 159, 338 W 79, 338 W 89, 356 W 127-1, 356 W 185, 574 W 36, 1182 W 103, 1506 W 168. — Le Devoir Socialiste, 1937. — La Voix de la Patrie, septembre 1945. — PS-SFIO, Rapports du XXXIIe congrès national, Librairie populaire, 1938. — Jean-Philippe Martin, Les syndicats de viticulteurs en Languedoc, Thèse d’État, Université Montpellier 3, 1994 — Olivier Dedieu, « Les rouges et le vin, les socialistes à la conquête de la viticulture languedocienne », Geneviève Gavignaud (dir.), Actes du colloque d’histoire viticole de Montpellier III, Montpellier, Presses de l’Université Montpellier III, 2003.