Par Michel Cordillot
Communiste icarien né à La Croix du Perche (Eure-et-Loir) vers 1820, tailleur, Barthélemy Serreau habitant rue du Vieux Marché au blé à Chartres (Eure-et-Loir). Sous la monarchie de Juillet, il entra en correspondance avec Cabet. Gabriel Delessert, qui avait fait saisir tous les papiers de ce dernier en janvier 1848, considérait Serreau comme un agent influent de la propagande cabétiste.
Barthélemy Serreau quitta la France pour émigrer en Icarie avec le troisième Grand départ du Havre le 21 novembre 1848. Il était accompagné de son épouse, de leur fils Émile (né à Chartres vers 1847) et d’un frère. Ils suivirent Cabet à Nauvoo (Illinois), où Mme Serreau mourut en 1849 victime du choléra à l’âge de 30 ans.
Barthélemy Serreau demeura fidèle à Cabet et le soutint face à ses opposants tout au long de l’année 1850. Il n’était toutefois plus membre de la communauté en 1854.
À l’automne 1856, il fut l’un des 76 anciens membres de la communauté qui signèrent une pétition de soutien à l’opposition, dans laquelle étaient dénoncées les tendances « dominatrices [et] antidémocratiques » de Cabet.
Membre du comité républicain de Springfield (Illinois), Barthélemy Serreau fut l’un des signataires de l’adresse parue dans Le Messager franco-américain de New York qui formulait des vœux de succès à la Commune.
Par Michel Cordillot
SOURCES : AN, BB18 1451, doss. 3598 ; Federal census 1850 ; Le Populaire de 1841, 1er juillet 1849 entre autres ; Colonie icarienne, 4 octobre 1854 ; Revue icarienne, n° 1, octobre 1856 ; Le Messager franco-américain, 23 mai 1871 ; Charles Clerc, Les Républicains de langue française aux Etats-Unis, 1848-1871, Thèse, Univ. Paris XIII, 2001, p. 385 ; note de François Fourn.