SEYTRE Laurent [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Yves Lequin, Michel Cordillot

Né à La Grand-Croix (Loire) le 17 juin 1867 ; ouvrier mineur ; militant syndicaliste et anarchiste de la Loire ; parti aux États-Unis en 1899 ; installé à Pittsburg (Penn) ; très actif au sein de la mouvance socialiste francophone locale et pour aider L’Union des travailleurs.

Laurent Seytre travaillait à la compagnie des Mines de la Péronnière, à La Grand-Croix, lorsque il fut grièvement blessé dans un éboulement, en septembre 1891 ; devenu infirme, il attaqua la compagnie, et cette dernière fut condamnée par le tribunal correctionnel de Saint-Étienne (Loire) à lui payer en dédommagement une pension mensuelle de 80 F. Il était déjà très connu comme militant syndicaliste et pour la force de ses convictions anarchistes ; en août 1893, il fut interpellé pour avoir accueilli les résultats du scrutin législatif au cri de « Vive l’anarchie ». Le 11 décembre de la même année, il fut désigné par les mineurs de La Grand-Croix pour faire partie de la délégation chargée d’aller porter à Paris les revendications élaborées au congrès corporatif de La Ricamarie ; au début de l’année 1894, il fut inscrit sur la liste des éléments dangereux, bien qu’une perquisition chez lui, le 1er janvier, se soit révélée infructueuse. Au cours des années suivantes, il fit partie de ces militants révolutionnaires qui, avec Gilbert Cotte, firent renaître la Fédération des mineurs ; très convaincu, ardent, il exerçait une influence considérable sur la classe ouvrière locale lorsque, au début de 1899, il émigra aux États-Unis et s’installa avec sa famille à Pittsburg (Pennsylvanie).

Laurent Seytre trouva un emploi dans une usine métallurgique. Ayant pris langue avec les socialistes francophones, il s’abonna à L’Union des travailleurs et plaça plusieurs abonnements dans son entourage en octobre 1905. En juin 1906, lors d’une visite à Charleroi, il versa à la rédaction une somme de 2 dollars provenant d’une souscription dont il avait pris l’initiative. Le 14 juillet, il donna à Pittsburg une conférence sur la coopération qui attira un important auditoire. À cette occasion, une nouvelle collecte fut effectuée au profit de l’hebdomadaire socialiste francophone (qui produisit 11 dollars) et 6 abonnements furent enregistrés.

Quelques mois plus tard, Laurent Seytre fut victime d’un accident du travail et fut arrêté durant plusieurs semaines. Il figurait toujours sur la liste des abonnés de L’Union des travailleurs début 1908.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article165946, notice SEYTRE Laurent [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Yves Lequin, Michel Cordillot, version mise en ligne le 6 octobre 2014, dernière modification le 26 janvier 2019.

Par Yves Lequin, Michel Cordillot

SOURCES : Arch. Dép. Loire, 19 M 23 ; L’Union des travailleurs, 19 octobre, 26 octobre 1905, 14 juin, 19 juillet 1906, 3 janvier 1907 entre autres .

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