BESSON Louis

Par Gilles Morin

Né le 6 mai 1937 à Barby (Savoie) ; attaché d’administration ; militant et élu socialiste de la Savoie ; maire de Barby (1965-1989) ; conseiller général du canton de Chambéry-Nord puis de Saint-Alban-Leysse (1970-1989), président du conseil général (1976-1981) ; membre suppléant de la direction nationale du PSU en 1965 ; député socialiste (1973-1988) ; ministre du logement auteur de la « loi Besson » ; président de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains.

Fils de Joachim Besson, représentant de commerce et de Lydie Curtel, Louis Besson fit ses études au lycée de Chambéry puis à l’Institut d’études politiques de Grenoble en étant maître d’Internat. Marié en 1959, père de quatre enfants, il a été attaché d’administration universitaire, de 1963 à 1967, puis directeur de la maison de promotion sociale de Chambéry, de 1967 à 1973. Il adhéra à l’Union de la gauche socialiste en janvier 1958, puis au PSU à sa formation en avril 1960. Secrétaire adjoint de la fédération PSU de la Savoie en 1965 et secrétaire de section de Chambéry, il fut désigné comme membre suppléant du Comité politique national du parti en 1965-1967. Il obtint son premier mandat électif, celui de maire de la commune rurale de Barby en 1965 et le conserva jusqu’en 1989.
Louis Besson, qui avait quitté le PSU en 1968, fut élu député socialiste indépendant de la Savoie (1re circonscription) en 1973 et s’apparenta au groupe socialiste, puis adhéra au PS en 1975. Il était considéré comme « rocardien ». Il fut élu conseiller général de Chambéry-Nord en 1970 puis de Saint-Alban-Leysse en 1976 et 1982. Constamment réélu à l’Assemblée jusqu’en 1988, il se consacra entièrement à la politique à partir de 1973. Président du conseil général de la Savoie de 1976 à 1982, il a été par la suite vice-président de l’Assemblée départementale et vice-président de l’Assemblée des présidents de conseils généraux. Il fut par ailleurs conseiller régional de Rhône-Alpes en 1986-1992.
Louis Besson se fit tout d’abord connaître comme défenseur de la montagne. En octobre 1981, avec Robert de Caumont* mais aussi des élus de droite, il obtint la formation d’une commission d’enquête parlementaire sur l’aménagement de la montagne pour laquelle il militait depuis plusieurs années. Le « rapport Besson » de 1982, constatant des évolutions considérées comme préoccupantes pour le milieu, proposait d’adopter une démarche globale de développement tournée à la fois vers la protection prioritaire des montagnards et la valorisation de leurs atouts économiques et vers la protection du milieu naturel ou façonné par l’homme. Il fut à l’origine de la loi sur la montagne du 9 janvier 1985. Secrétaire de l’Assemblée nationale en 1982-1983, il fut alors élu président de l’Association nationale des élus de la Montagne fondée en 1984. Sa méthode privilégiant le dialogue et le consensus, « l’ouverture » selon l’expression de l’époque, devait particulièrement lui réussir dans un département majoritairement de droite, mais aussi dans ses fonctions ministérielles.
Louis Besson fut deux fois ministre du logement et attacha son nom à d’importantes lois et initiatives en ce domaine. Ministre délégué auprès du ministre de l’équipement, du logement, des transports et de la mer (Michel Delabarre), chargé du logement à compter du 29 mars 1989 dans le gouvernement de Michel Rocard, il est l’auteur de La loi Besson (31 mai 1990), visant à la mise en œuvre du « droit au logement », expression juridique qu’il imposa dès 1989, en instituant un fond de solidarité pour le logement des plus démunis et qui renforçait le pouvoir des préfets en matière d’attribution de logements sociaux. La loi Besson contraint encore les communes de plus de 5 000 habitants à créer des aires d’accueil pour les Gens du Voyage. Puis, Louis Besson devint ministre à part entière le 21 décembre 1990, lorsque Michel Delabarre devint ministre de la Ville, jusqu’en mai 1991. Il mit en place le plan TGV et entama la libéralisation du ciel voulu par l’Union européenne, en ouvrant la concurrence à Air-France, Air-Inter et à UTA. Il revint six ans plus tard comme secrétaire d’État auprès du ministre de l’Équipement, des Transports et du Logement, le communiste Louis Gayssot, chargé du Logement le 4 juin 1997 (Gouvernement Lionel Jospin). À ce titre, il est à l’initiative du décret 29 mars 1999 relatif aux locations de logements intermédiaires, communément appelé Loi Besson et de la « loi SRU » (solidarité et renouvellement urbains) du 13 décembre 2000 qui impose des pénalités aux communes n’ayant pas suffisamment de logements sociaux. Il fut aussi actif dans les domaines de la politique de la ville, de la construction et l’urbanisme et poursuivit par la suite son action du logement social pour les plus démunis, et des problèmes concernant l’accueil des Tziganes.
Le 27 mars 2001, Louis Besson avait en effet quitté le gouvernement pour se consacrer à son action municipale. En mars 1989, il avait gagné à la droite la mairie de Chambéry, alors qu’au plan national les votes étaient défavorables à la gauche. Il fut réélu en 1995, il conserva sa fonction mayorale jusqu’à son entrée dans le gouvernement en 1997, se maintenant un poste de premier adjoint. Redevenu maire en 2001, il abandonna son portefeuille ministériel après les élections municipales. Depuis février 2005, année, il présidait encore la communauté d’agglomérations de « Chambéry-Métropole ».
Membre de section du Conseil économique et social après son départ du gouvernement, en 1992, il présida le Haut comité pour le logement des personnes défavorisées cette même année. Il fut membre du Conseil national des politiques de lutte contre l’exclusion en 1993.
Membre du bureau de l’Association des maires de France en 2001, Besson fut élu président de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains en mai 2001 et se battit pour la poursuite de la décentralisation. Il résumait ainsi son credo de gauche dans le journal de la FNESER en juin 2001 : « Nous avons libéré les collectivités d’une tutelle d’un autre âge mais nous avons besoin d’un État garant de l’application des lois, en particulier pour les plus démunis. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16609, notice BESSON Louis par Gilles Morin, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 15 septembre 2021.

Par Gilles Morin

ŒUVRE : Louis Besson, Politique de développement et de protection des zones de montagne : consultation sur les propositions de mesures législatives, Rapport au Premier ministre, 1983, 73 p. — De Gaulle-Anthonioz Geneviève, Besson Louis, Jacquart Albert, Amblard Hélène, L’engagement, Seuil, 1998.

SOURCES : Arch. Nat., CAC, 19830172, article 72. — Arch. OURS, dossiers Savoie. — Arch. FJJ/6EF73/2. — Fichiers adhérents de l’UGS et du PSU. — Tribune socialiste, 27 mars et 12 juin 1965. — FNESER, Maires socialistes et républicaines, municipales mars 1989. — Who’s Who in France, 1985-1986.

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