BESSON Maurice

Par Claude Pennetier

Né le 26 mars 1904 à Jouet-sur-l’Aubois (Cher), mort le 1er octobre 1984 à Fourchambault (Nièvre) ; militant communiste du canton de La Guerche ; maire de Fourchambault (Nièvre).

Maurice Besson est issu d’une famille d’ouvriers habitant le Port-Conscience, hameau de Jouet-sur-l’Aubois : son père, charpentier en bateaux et sa mère qui tenait une petite épicerie, sans adhérer à aucun parti, étaient fortement attachés aux idées républicaines voire socialistes et même communistes. Sans convictions religieuses, ils ne firent pas baptiser leurs enfants. Du point de vue religieux comme politique, ces parents reflétaient bien l’image du canton de la Guerche au début du siècle : le plus socialiste et le plus déchristianisé du département. Dans son plus jeune âge, par l’intermédiaire d’une cousine placée chez Paul Lafargue, il entendit parler de Karl Marx. Après l’école primaire, il fit des études à l’école professionnelle supérieure de Fourchambault, obtint le Brevet élémentaire, et prépara l’entrée aux Arts et Métiers, mais frappé de congestion pulmonaire, il ne peut se présenter au concours et cessa ses études.

Maurice Besson fit son service militaire comme sergent. Il épousa Hélène Perrot dont le père vivait de la vente du lait et de la viande de son élevage de bovins.

Il entra dans l’industrie comme dessinateur. Il existait une cellule communiste à Jouet depuis 1925, mais elle était moribonde en 1928-1929. Au service militaire, Besson avait été en contact avec un instituteur membre du Parti communiste. Libéré, il reprit son emploi aux Ateliers de locomotives de Vauzelles, puis chez Chuet (machines à bois) et enfin à la CEI (transformateurs, moteurs électriques) de Fourchambault mais continua d’habiter Jouet. Il avait adhéré en 1930 au PC, après une entrevue avec Louis Gatignon ; son adhésion fut parrainée par deux militants de la cellule de Torteron. Dans son autobiographie de mai 1938 il déclarait avoir adhéré au PC en janvier 1934 à la suite d’une tournée de propagande organisée par la région Centre du Parti communiste. Auparavant il s’adonnait surtout au sport (il fut capitaine de l’équipe de football de Marseilles-les-Aubigny) même s’il votait déjà communiste et suivait les réunions du parti.Maurice Besson joua rapidement un rôle dans ce canton à forte implantation communiste mais qui manquait de dirigeants locaux. La plupart des militants étaient des bûcherons syndicalistes et communistes convaincus, mais ayant peu d’instruction, parfois même illettrés, aussi refusaient-ils les tâches de direction. Certes, il existait quelques bûcherons sachant écrire des articles comme le remarquable Jules Bornet ainsi que Henri Monot et Frédéric Chauveau, mais un « lettré » comme Besson était nécessaire. Il participa à la reconstitution des cellules du bassin de Beffes : Marseilles-lès-Aubigny, Beffes, Saint-Léger-le-Petit etc... En 1934, il recréa la cellule de Jouet, disparue depuis 1932 et en fut le secrétaire jusqu’en 1938. Il anima le rayon communiste de La Guerche et en assura le secrétariat. Il se consacrait spécialement aux fonctions de trésorier des organisations « amies » comme les mis de l’Union soviétique de Marseilles-les-Aubigny. En 1937, il se présenta sans succès au conseil d’arrondissement. Parallèlement à son activité politique il créa un syndicat à la CEI (Fourchambault) où il travaillait. Il était secrétaire de la section de Fourchambault du syndicat CGT des techniciens. Il participa à la grève et à l’occupation de l’usine en 1936 et négocia la première convention collective dans la Nièvre. Il fut délégué à la conférence nationale du parti en juillet 1936 (salle Huygens) et au congrès communiste d’Arles en décembre 1937.

Maurice Besson cessa de militer dans le Cher après novembre 1938, date de son licenciement de la CEI pour fait de grève. Après six mois de vaines tentatives pour trouver un emploi dans l’industrie, il acheta un fonds de commerce à Fourchambault.

Après la Libération, il milita à nouveau au sein du PC à Fourchambault et devint maire communiste de la ville en mars 1971.

Il était marié avec une couturière

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16611, notice BESSON Maurice par Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 14 octobre 2020.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 3032, autobiographie du 7 mai 1938, classé A. — Arch. Dép. Cher, 25 M 128. — L’Émancipateur, 1930-1937. — Témoignages d’H. Monot et de l’intéressé.

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