BESSONE Joseph, Robert, Marius

Par Jacques Girault

Né le 1er octobre 1912 à Toulon (Var), mort le 14 avril 1987 à La Seyne (Var) ; ouvrier à l’Arsenal de Toulon puis journaliste ; membre du secrétariat de la fédération communiste du Var.

Fils d’un ouvrier à l’Arsenal communiste, Joseph Bessone reçut les premiers sacrements catholiques. Après avoir obtenu le Certificat d’études primaires, fréquenté quelques mois l’école Rouvière, commencé un apprentissage chez un artisan serrurier, il entra comme apprenti ajusteur à l’Arsenal maritime en septembre 1927 (atelier des machines). Il termina son service militaire dans la Marine nationale comme quartier-maître mécanicien en octobre 1934. Syndiqué à la CGT dès la réunification, responsable en 1938 d’un secteur d’atelier (tracteurs et fraiseurs), il participa à l’organisation de la grève des bras croisés du 30 novembre 1938 et fut mis à pied un jour.

Bessone se maria en août 1939 à Toulon. Le couple eut un enfant et divorça en 1945. Par la suite, Bessone vécut avec Josette Vincent, militante communiste.

Après sa démobilisation en juillet 1940, Bessone réintégra l’Arsenal et fut affecté au service de l’entretien, puis à l’atelier de traçage. Il n’était en rapport qu’avec le communiste Edmond Mouska. Il adhéra au Parti communiste clandestin à la fin de 1942 et exerça surtout son activité dans le domaine syndical dans le cadre, dans un premier temps du syndicat légal puis dans le comité d’unité syndicale. Il participa à la confection et à la diffusion d’un journal ronéoté clandestin, La Cloche. En 1943, il faisait partie du triangle de direction de l’Union départementale CGT clandestine et suivait essentiellement l’Arsenal. Il fut ainsi au cœur de toutes les activités de résistance. Sa participation au triangle de direction cessa en avril 1944. En juin 1944, il participa à la réunion de reconstitution de l’UD. Le 29 août 1944, membre du bureau provisoire de l’Union départementale de la CGT, il signa l’appel paru dans le premier numéro du Var libre. Il fut désigné en juillet 1944 pour remplacer Paul Vidal au comité départemental de Libération comme représentant de la CGT. Il y siégea jusqu’à la fin exerçant notamment les fonctions de trésorier et participant, comme membre du bureau à la mise en place des délégations municipales. Il présidait la commission municipale du CDL en novembre 1944. Le 12 décembre 1944, au congrès départemental des comités de Libération, il présenta le rapport sur la reconstruction économique.

Ouvrier du service général à l’Arsenal, Bessone fut absent sans salaire à partir du 3 juin 1946 et licencié pour convenance personnelle, le 3 août 1948.

Membre du comité fédéral provisoire du Parti communiste français à la Libération, membre du bureau fédéral à la fin de 1945, il devint membre du secrétariat de la Fédération en 1946. Déchargé de ses responsabilités syndicales, il eut la responsabilité des cadres puis fut chargé de la propagande (création de la librairie de La Renaissance, membre du conseil d’administration du Petit Varois etc...). Il exerça ces responsabilités jusqu’en 1954. Il suivit l’école centrale du Parti de quatre mois à Viroflay (décembre 1946 - mars 1947).

Au moment du « complot » de Toulon, Bessone fut cité à comparaître devant le juge d’instruction Roth avec François Golési, secrétaire fédéral et André Tourtin, secrétaire de l’Union départementale de la CGT, le 16 juin 1952. Selon les consignes de la direction du PCF, ils ne se rendirent pas à la convocation et vécurent dans la clandestinité. Un mandat d’arrêt fut alors lancé contre eux pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État ». Ces inculpations s’ajoutant aux autres arrestations de militants varois furent l’occasion d’une grande campagne de presse qui dénonçait ces accusations contre les communistes. En accord avec le Parti, il se présentèrent le 1er août 1952 et furent écroués à la prison Saint-Roch. Finalement, la Chambre de mise en accusation d’Aix décida leur libération, le 20 août. Pendant son incarcération, il tint un carnet journalier.

Bessone resta membre du comité fédéral jusqu’en 1959 et pendant quelque temps membre du bureau fédéral. Après l’élection municipale de Toulon le 22 mai 1955, il fut un des cinq dirigeants de la section communiste de Toulon qui rencontrèrent la section socialiste SFIO pour l’établissement du protocole d’accord municipal. Gérant de la librairie de la Renaissance, membre du bureau départemental du Mouvement de la Paix, secrétaire de la section communiste de Toulon-Ville, il devint journaliste au Petit Varois en janvier 1956. Correspondant local à La Seyne où il habitait avec Josette Vincent, puis secrétaire de la rédaction toulonnaise pendant deux ans, il redevint correspondant à La Seyne et occupa ces fonctions jusqu’à sa retraite en 1973. Membre de la direction de la section communiste de La Seyne, il demanda à ne plus être membre du comité de la section en 1972. En 1981, il était le secrétaire départemental de l’ANACR et membre de la cellule Ivaldi du PCF. Le 30 janvier, il confiait quelques souvenirs au quotidien communiste La Marseillaise, édition du Var.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16616, notice BESSONE Joseph, Robert, Marius par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 29 mai 2020.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 18 M 43 ; 18 M 86 et suiv. ; 3 Z 4.30. — Arch. Troisième Région mar. : C 2, C.18. — Arch. privées, J. Vincent-J. Bessone (Maison du Patrimoine, La Seyne). — Presse locale. - Renseignements fournis par l’intéressé.— Notes de Julien Sauli.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable