BÉTIN Raoul, Émile, André

Raoul Bétin était un des cinq enfants de cultivateurs d’opinions radicales-socialistes puis communistes, qui les firent cependant baptiser. Elève boursier au cours complémentaire de Chef-Boutonne, il entra à l’École normale d’instituteurs de Parthenay en 1932.

À partir de 1935, il exerça dans diverses communes du département, Moutiers-sous-Chantemerle (1935), Thouars (1935), Limalonges (1936), Montalembert (1936-1939). Au début de la guerre, il fut déplacé d’office à Mougon puis à Augé (1939-1943). Entré dans la clandestinité en 1943, il fut suspendu et retrouva son poste à Montalembert (1945-1962). Adjoint à l’école Jules Ferry à Niort, il en devint directeur en 1965 jusqu’à sa retraite en 1973.

À l’École normale, il adhéra au mouvement Amsterdam-Pleyel. Lecteur de Clarté, de Monde et de l’Humanité, il rejoignit les Jeunesses communistes en octobre 1935 et le Parti communiste en 1936, comme tous ses frères et soeurs. Adhérent à la Fédération CGTU de l’enseignement depuis 1935, il assista à Paris au congrès de l’Internationale des travailleurs de l’enseignement, aux vacances de Noël 1935, avec d’autres membres du Groupe de jeunes. Il rejoignit le Syndicat national des instituteurs peu après.

Secrétaire du cercle JC "Union de la jeunesse laborieuse thouarsaise", puis de la cellule de Thouars et enfin, de la section communiste de Sauzé-Vaussais à partir de 1938, il était, en décembre 1938, membre du comité de la région communiste des Deux-Sèvres. Il participa à la grève du 30 novembre 1938 et fut sanctionné.

Après avoir assumé des tâches clandestines, il fut appelé à la direction du Front national dans les Deux-Sèvres et, à partir de février 1943, il assura la responsabilité de secrétaire de la fédération communiste jusqu’en septembre 1943 (sous le pseudonyme de Jean-Louis). Au printemps 1943, il participa à la création de l’État-major de la Résistance départementale unie, expérience pionnière alors. Il dut entrer dans la clandestinité et se rendre à Lyon puis à Bordeaux où il fut intégré dans l’Armée secrète. On lui confia le secrétariat de la fédération communiste de Loire-inférieure (fin 1943-fin juin 1944) sous le pseudonyme de Didier. Au printemps 1944, il participa à la création du comité départemental de Libération de la Loire-inférieure. Il fut homologué FFI.

Il devint en juillet 1944 le secrétaire de la fédération communiste de Vendée et siégea à son CDL (pseudonyme Alain) où il fut détaché. Il conserva cette responsabilité jusqu’en juillet 1945 et, en octobre 1945, reprit son poste d’instituteur à Montalembert où sa femme, Ellen Donizeau, institutrice, épousée en mai 1945, à Mougon (Deux-Sèvres), enseignait également.

Raoul Bétin reprit le secrétariat de la section communiste de Sauzé-Vaussais. Élu au comité de la fédération communiste en 1957, il ne fut pas renouvelé en 1961. Il fut candidat au conseil général dans les cantons de Melle (1958), de Lezay (1961 et 1967).

Après la guerre, il participa à toutes les initiatives syndicales du SNI et aux actions de la future tendance "Unité et Action". Il gérait la cantine scolaire de ses écoles et animait, à Montalembert une société d’éducation populaire (théâtres, voyages etc...) dans le cadre de la Fédération des œuvres laïques. Il poursuivit cette action dans les œuvres laïques à Niort.

Président de l’Amicale des vétérans communistes depuis 1996, Raoul Bétin en était le président d’honneur en 2005.

Une rue porte son nom à Niort.