SARAZIN Robert, Victor, Léon

Par Julien Lucchini, Agnès Tisserand

Né le 14 janvier 1922 à Douai (Nord), fusillé le 28 janvier 1944 au fort de Bondues (Nord) ; employé, préparateur en pharmacie ; résistant.

Fils de Robert Sarazin, liquoriste, et de Marie, Victorine Quignon, ménagère, Robert Sarazin, employé demeurant dans le Pas-de-Calais, s’était marié à Douai avec Germaine Desprès. Grâce à un réseau au sein de la mairie de Douai, Robert Sarazin fit évader des « Malgré-Nous » et leur obtint des effets civils.
Il fut arrêté dans le département du Nord le 16 septembre 1943 pour « hébergement de déserteur allemand » .
Il a été victime de deux soldats de la Wehrmacht se faisant passer pour des « malgré-nous », ce qui entraîna son arrestation, celle des membres du groupe de résistants de la mairie de Douai et celle d’un autre résistant de la ville, Victor Pecqueur. La traîtrise eut aussi des conséquences tragiques dans une autre région : pour éviter à des jeunes le travail obligatoire dans le Reich, le groupe de Douai les envoyait dans un chantier forestier dirigé à Vendresse (Ardennes) par un homme venu du Nord, Henri Tardif, qui avait créé un maquis au sein de ce chantier. Le 20 septembre 1943 - donc quatre jours après l’arrestation de Sarazin-, une rafle à Vendresse provoqua la déportation de Tardif et de cinq chefs de groupe du maquis, tandis que trente hommes furent envoyés dans des usines allemandes.
Incarcéré à Douai, Robert Sarazin fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand OFK 670 du Nord le 3 décembre 1943. Ses complices au sein de la mairie furent quant à eux déportés.
Robert Sarazin a été fusillé le 28 janvier 1944 au fort de Bondues par les autorités allemandes. Son nom figure sur le monument aux fusillés de Bondues.
La cour de justice de Mulhouse a jugé les deux nazis responsables de son arrestation en 1946-1947. En février 1947 la cour de justice condamna les deux dénonciateurs : une condamnation à mort par contumace, l’individu n’a jamais été retrouvé ; le plus jeune, condamnation aux travaux forcés à perpétuité, effacée par l’amnistie de 1953 ; l’homme est décédé en 2004.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166358, notice SARAZIN Robert, Victor, Léon par Julien Lucchini, Agnès Tisserand, version mise en ligne le 21 octobre 2014, dernière modification le 6 octobre 2020.

Par Julien Lucchini, Agnès Tisserand

SOURCES : AVCC, Caen, B VIII 5 (Notes Thomas Pouty). – Musée de la Résistance de Bondues, Ils étaient 68, op. cit. – Mémorial GenWeb. – Grâce aux archives d’Henri Tardif, Agnès Tisserand a publié en 2017 Le maquis de Vendresse-Omicourt , aux Éditions Terres Ardennaises, monographie dans laquelle est cité Robert Sarazin. — Arch. Dép. du Haut-Rhin. — L’Alsace, 24 novembre 1946. — État civil. — Notes d’Agnès Tisserand.

fiches auteur-e-s
Version imprimable