SAUVEGRAIN Jacques

Par André Balent, Julien Lucchini

Né le 8 octobre 1921 à Paris (XIVe arr.), fusillé le 8 novembre 1943 à Toulouse (Haute-Garonne) ; étudiant polytechnicien ; résistant de l’Armée secrète (AS) à Toulouse ; maquisard (maquis AS Bir Hakeim).

Jacques Sauvegrain
Jacques Sauvegrain
Collection Musée départemental de la Résistance et de la déportation de la Haute-Garonne

Fils de Jean, Eugène Sauvegrain, expert juridique, et de Laurence Bonlade, sans profession, Jacques Sauvegrain avait été élève en classe de mathématiques spéciales au lycée Fermat de Toulouse (Haute-Garonne). Il avait été reçu 27e au concours d’entrée à l’École polytechnique 1943. Célibataire, il vivait à Lardenne, un quartier de Toulouse (Haute-Garonne). Résistant, il appartenait à l’AS de Toulouse.

Il intégra à une date indéterminée le maquis AS « Bir Hakeim » (Voir Capel Jean)à la fin du mois d’août 1943. Bir Hakeim avait été formé en mai 1943 près de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron). Le 25 août 1943, le maquis s’installa dans le massif du Caroux, sur le plateau de Douch, dans la commune de Rosis (Hérault) où il fit face à une attaque allemande le 10 septembre pendant laquelle Sauvegrain, blessé se trouvait à l’arrière-garde couvrant la retraite de ses camarades avec Henri Arlet qui le transporta sur ses épaules. Tous deux furent surpris par des soldats allemands qui les firent prisonniers. Ils furent arrêtés pour « participation à des actes terroristes ».

Il convient de noter que le combat de Rosis fut le premier (ou l’un des premiers) qui opposa les forces d’un maquis et celles de l’armée allemande. À cette occasion, le maquis Bir Hakeim se singularisa pour la première fois : son long parcours dans le sud du Massif Central, de l’Aveyron à l’Ardèche, en passant par l’Hérault et la Lozère, parsemé d’épisodes parfois tragiques, l’amena finalement à participer en août 1944 à la libération de Montpellier (Hérault).

_Dans l’après-midi du 10 septembre 1944, Arlet et ses trois compagnons furent conduits , à l’hôpital de Béziers (Hérault) afin d’y recevoir les premiers soins. Incarcéré d’abord à Perpignan (Pyrénées-Orientales) (Voir Citadelle de Perpignan), Sauvegrain y fut torturé. Il fut ensuite transféré à Toulouse. Interné à l’hôpital de Toulouse, il fut ensuite transféré à la prison militaire Furgole, puis à la prison Saint-Michel. Jugé par le tribunal militaire pour le Sud de la France à Toulouse, Jacques Sauvegrain fut condamné à mort le 24 octobre 1943.

Jacques Sauvegrain a été fusillé par les Allemands le 8 novembre 1943 à la prison Saint-Michel de Toulouse. Il fut amené au poteau d’exécution avec sa jambe cassée. Son corps fut retrouvé en septembre 1944 dans une des trois fosses communes du charnier de Bordelongue où les Allemands ensevelirent vingt-huit personnes exécutées entre novembre 1943 et avril 1944.

L’abbé Cistac, aumônier du lycée de garçons (aujourd’hui lycée Pierre-de-Fermat), par ailleurs résistant, célébra, malgré l’interdiction, une messe à la chapelle de l’établissement en l’honneur de Jacques Sauvegrain et d’ Edmond Guyaux autre élève du lycée, lui aussi maquisard de Bir Hakeim.

Il reçut plusieurs décorations à titre posthume : chevalier de la Légion d’honneur, Croix de guerre avec palmes 1939-1945, Médaille de la Résistance.

Une cour du lycée toulousain Pierre-de-Fermat porte son nom ainsi qu’une place du quartier de Lardenne. Son nom figure sur la stèle érigée à Bordelongue afin de conserver le souvenir des vingt-huit résistants fusillés à Saint-Michel puis enterrés dans ce charnier par les Allemands dont les corps ne furent mis à jour qu’après la Libération de Toulouse. Il figure également sur le monument érigé à Mourèze (Hérault) à la mémoire des membres du maquis Bir Hakeim, morts au combat ou exécutés.

Voir Toulouse, prison Saint-Michel et charnier de Bordelongue (9 novembre 1943-18 avril 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166361, notice SAUVEGRAIN Jacques par André Balent, Julien Lucchini, version mise en ligne le 25 novembre 2014, dernière modification le 28 avril 2020.

Par André Balent, Julien Lucchini

Jacques Sauvegrain
Jacques Sauvegrain
Collection Musée départemental de la Résistance et de la déportation de la Haute-Garonne

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 4 (Notes Thomas Pouty). — Arch. dép. Hérault, série W, rapport du lieutenant de gendarmerie Mangin chef de la section de Lodève (Harault), s.d. (sans doute, 11 septembre), récit des événements de Douch, sort des maquisards victimes du combat du 10 septembre 1943. — Gérard Bouladou, Les maquis du Massif Central méridional 1943-1944, Nîmes, Lacour-Rediviva, 2006, p. 286-288. — Jean Estèbe, Toulouse 1940-1944, Paris, Perrin 1996, 358 p. [p. 242].– État civil.

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