TOUATI Maurice, André

Par Daniel Grason

Né le 13 août 1920 à Paris (XIVe arr.), fusillé le 17 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; tourneur sur métaux ; militant communiste ; résistant au sein de l’Organisation spéciale (OS).

Maurice Touati
Maurice Touati

Fils de Saïd Ben Mohamed, Maurice Touati exerçait le métier de tourneur sur métaux. Il demeurait dans le Ve arrondissement de Paris et adhéra à la Jeunesse communiste de France en 1937. En 1939, il fut condamné pour « outrages à agent » et, en octobre 1940, pour distribution de tracts communistes. Il demeurait alors 45 rue Censier (Ve arr.).
Il participa à plusieurs attentats, tel celui contre le garage Normandie, rue Rémusat (XVIe arr.), avec Marcel Bourdarias, Louis Coquillet et Pierre Tourette en novembre 1941, mais qui échoua. Le 21 novembre vers 7 heures, deux engins explosifs lancés à l’intérieur de la librairie Rive Gauche, place de la Sorbonne (Ve arr.), provoquèrent des dégâts. Le 18 décembre, avec Marcel Bertone et Louis Coquillet il mit le feu à un camion de la Wehrmacht à l’angle des rues Lamartine et Buffault (IXe arr.) ; Marcel Bertone fut arrêté.
Le 25 décembre 1941, Maurice Touati fut arrêté au bar Bazeilles, passage du Commerce (XVe arr.), par des policiers de la Brigade spéciale d’intervention (BSi) du commissariat. Il tenta de se suicider le jour même pour ne pas parler en avalant une capsule de poison, mais la dose fut trop faible.
Incarcéré à la prison de la Santé (XIVe arr.), il tenta de s’évader le 1er avril 1942 vers 3 h 40 du matin, à l’aide de draps et de couvertures coupés en lanières et noués bout à bout. Il chuta et se cassa une jambe et des vertèbres. Des gardiens de la paix de service aux abords de la prison l’arrêtèrent et le livrèrent aux Allemands. Il dut être hospitalisé dans le quartier allemand de l’hôpital de La Pitié (XIIIe arr.).
Il fut condamné à mort le 13 avril 1942 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait à la Maison de la Chimie (VIIe arr.). La presse collaborationniste, dont Le Matin, annonça le verdict : « 25 condamnations à mort au procès de terroristes ». Maurice Touati fut emmené le 17 avril en ambulance au Mont-Valérien, et passé par les armes plâtré.
Son inhumation eut lieu au carré des corps restitués au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). La mention « Mort pour la France » figure sur son acte de décès.
Dans une salle de la Maison de la Chimie, une plaque commémorative a été apposée, avec les noms des fusillés : « En ce lieu ont été jugés du 7 au 14 avril 1942 par un tribunal militaire nazi, siégeant à la Maison de la Chimie réquisitionnée, 27 combattants membres des premiers groupes de résistance armée (O.S. – F.T.P.F.), livrés à l’occupant par la police de Vichy ».



L’abbé allemand Franz Stock l’évoque dans son Journal de guerre :
« 

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166516, notice TOUATI Maurice, André par Daniel Grason, version mise en ligne le 10 octobre 2014, dernière modification le 22 novembre 2020.

Par Daniel Grason

Maurice Touati
Maurice Touati

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0635. – DAVCC, Caen, Boîte 5, Liste S 1744-219/42 (Notes Thomas Pouty). – J.-M. Berlière, F. Liaigre, Le sang des communistes, op. cit. – André Rossel-Kirschen, Le procès de la Maison de la Chimie (7 au 14 avril 1942), L’Harmattan, 2002. – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit.Le Matin, 15 avril 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. — Franz Stock, Journal de guerre. Écrits inédits de l’aumônier du Mont Valérien, Cerf, 2017, p. 80-81.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 189 cliché du 19 juillet 1939.

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