TOYER René, Henri

Par Daniel Grason

Né le 17 septembre 1921 à Paris, fusillé, par condamnation, le 17 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; tailleur d’habits ; militant communiste ; résistant de l’Organisation spéciale (OS).

René Toyer
René Toyer

René Toyer vivait chez ses parents 6 rue de Larrey à Paris (Ve arr.), il exerçait la profession de tailleur à la maison Bedouk 20 bis rue d’Alésia (XIVe arr.). Il adhéra aux Jeunesses communistes de France au début de l’année 1939, milita avec Maurice Touati. Il distribua des tracts et colla des papillons après l’interdiction du parti communiste en septembre 1939, il fut interpellé le 2 octobre 1940 par la police et relâché.
Arrêté à nouveau par la police le 5 janvier 1942, il assuma le fait d’appartenir à l’Organisation spéciale, mais déclara qu’il n’avait pris part à aucune action. Les inspecteurs de la BS2 prouvèrent qu’il était informé de l’action contre la librairie Rive gauche située place de la Sorbonne. Le 21 novembre 1941 vers 7 heures du matin, le lancement de deux engins explosifs à l’intérieur de la librairie provoqua des dégâts relativement importants.
René Toyer était en cours d’intégration dans l’Organisation spéciale, quand le 1er janvier 1942 Louis Coquillet lui conseilla de quitter son domicile, il ne se sentit pas réellement concerné sous prétexte qu’il n’avait rien fait. Il resta chez lui, continua de se rendre à son travail et fut arrêté.
Le 5 janvier 1942 après l’arrestation de leur fils René des inspecteurs de la BS1 emmenèrent ses parents et sa sœur au commissariat de la rue Geoffroy-Saint-Hilaire (Ve arr.). Sa mère et sa sœur à la demande des policiers les accompagnèrent à leur domicile du 6 rue Larrey. La perquisition se termina vers une heure du matin, les deux femmes restèrent dans l’appartement. Quant à Auguste Toyer le père il fut emmené dans les locaux des BS1 à la Préfecture de police.
Incarcéré à la prison de la Santé, René Toyer comparut devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait à la Maison de la Chimie. Il était condamné à mort le 13 avril 1942 pour « Activités de franc-tireur ». La presse collaborationniste dont Le Matin annonça le verdict : « 25 condamnations à mort au procès de terroristes ». Il fut passé par les armes le 17 avril 1942 à 17 heures 13 avec ses compagnons au Mont-Valérien. Son inhumation eut lieu au carré des corps restitué au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Le 25 octobre 1945 Auguste Toyer, père de René témoigna devant la commission d’épuration de la police. « On m’a interrogé sur l’activité que pouvait avoir mon fils. Ignorant tout sur ce sujet je ne savais évidemment que répondre. » Relaxé le lendemain, un policier l’informa que son fils René avait été remis aux Autorités allemandes.
Il déclara considérer « comme arbitraire, illégale et antinationale, l’arrestation de mon fils et la mienne puisque nous n’avions ni l’un, ni l’autre une activité dans un groupe politique de résistance. »
René Toyer a été homologué Interné résistant.
Dans une salle de la Maison de la Chimie une plaque commémorative a été apposée avec les noms des fusillés : « En ce lieu, ont été jugés du 7 au 14 avril 1942 par un tribunal militaire nazi, siégeant à la Maison de la Chimie réquisitionnée, 27 combattants membres des premiers groupes de résistance armée (O.S. - F.T.P.F.), livrés à l’occupant par la police de Vichy. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166557, notice TOYER René, Henri par Daniel Grason, version mise en ligne le 8 mai 2020, dernière modification le 12 avril 2022.

Par Daniel Grason

René Toyer
René Toyer

SOURCES : Arch. PPo. BA 1752, 77 W 3112. – Arch. DAVCC Caen, boîte 5-Liste S 1744-219/42 (notes de Thomas Pouty). – Bureau Résistance GR 16 P 576268. – Le Matin, 15 avril 1942. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Jean-Marc Berlière, Franck Liaigre, Le sang des communistes, op. cit. – André Rossel-Kirschen, Le procès de la Maison de la Chimie (7 au 14 avril 1942), L’Harmattan, 2002. – Le Matin, 15 avril 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Mémorial GenWeb.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 189

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