SUCHET Marceau [Pseudonyme dans la Résistance : Maxime]

Par Julien Lucchini

Né le 13 octobre 1909 à Auchel (Pas-de-Calais), fusillé le 28 décembre 1942 à la citadelle d’Arras (Pas-de-Calais) ; ouvrier mineur ; militant communiste ; résistant FTPF.

Fils de Jean Suchet, houilleur, et de Blanche Delrue, ménagère, Marceau Suchet était ouvrier mineur aux mines de Marles (Pas-de-Calais). Il vivait au 8 rue de Montebello à Saint-Pierre-les-Auchel, s’était marié le 5 décembre 1931 à Auchel avec Malvina Weppe et était père d’un enfant. En 1936, il avait adhéré au Parti communiste, où militaient ses deux frères, Amédée et Jules.
Affecté au 201e Régiment d’infanterie au début de la guerre, Marceau Suchet fut fait prisonnier. Libéré en juillet 1940, il refonda la section communiste de Rimbert-les-Auchel sur demande d’Adrien Delobelle. Lorsque ce dernier fut arrêté, à l’été 1941, Marceau Suchet prit la tête de la section clandestine. Résistant et militant communiste clandestin, il s’occupa de propagande et prit part à des actions de sabotage. Si l’on en croit un rapport de la sous-préfecture de Béthune en date du 29 octobre 1945, il aurait ainsi joué un rôle dans le sabotage d’une cabine électrique à Lillers.
Dès le début de l’année 1942, il fut menacé d’arrestation et logea alors chez des militants clandestins. Le 4 ou le 5 août 1942, selon les sources, il fut arrêté à Saint-Pierre-les-Auchel ou à Cauchy-à-la-Tour par la police française pour « menées communo-terroristes ». Il semble que l’on ait alors retrouvé sur lui des documents relatifs à l’organisation du Parti communiste clandestin dans la région, ainsi que plusieurs tracts communistes. Responsable des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) du secteur d’Auchel, commandant soixante-dix hommes, il avait hébergé son frère, Amédée Suchet, et Joseph Bodart.
Au commissariat d’Auchel, où il avait été emmené en compagnie de Joseph Bernard et de Paul Caron*, Marceau Suchet fut torturé. Le 8 décembre 1942, Marceau Suchet fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand OFK 670 d’Arras. Il a été fusillé le 28 décembre 1942 dans les fossés de la citadelle d’Arras par les autorités allemandes, avec Joseph Bernard. Son épouse, arrêtée en novembre 1942, fut quant à elle condamnée à un an de prison. Elle fut libérée le 18 octobre 1943.
Le 7 octobre 1944, les restes de Marceau Suchet furent inhumés dans le carré militaire du cimetière d’Auchel. La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée sur avis du ministre des Anciens Combattants en date du 5 janvier 1948. Marceau Suchet reçut à titre posthume la Légion d’honneur, la Croix de guerre, la Médaille de la Résistance, la Croix de Combattant volontaire de la Résistance, et la Médaille de l’Internement. Plusieurs monuments aux morts et plaques commémoratives portent son nom, à Auchel et Arras.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article166651, notice SUCHET Marceau [Pseudonyme dans la Résistance : Maxime] par Julien Lucchini, version mise en ligne le 5 novembre 2014, dernière modification le 19 avril 2022.

Par Julien Lucchini

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 3 (Notes Thomas Pouty). – Souvenez-vous... des victimes des cantons d’Auchel et de Norrent-Fontes (1939-1945), ADCA, 2012. – État civil. – Mémorial GenWeb.

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